Par Stive Roméo Makanga
Brice Laccruche Alihanga (BLA) détenu à la maison d’arrêt de Libreville, qui serait donc le nouveau mentor d’Olivier Nang Ekomiye ?
C’est la question fondamentale que nous posions dans notre précédente publication. Et cette dernière vaut son pesant d’or, au regard de la profusion des faits de corruption supposés, tous imputés à l’actuel ministre de l’habitat.
Pourtant, le collaborateur de Rose Christiane Ossouka Raponda ne semble pas du tout inquiété. Le 2 mars 2020, cet ancien Directeur général de l’ANUTTC avait déjà fait l’objet d’une interpellation par les éléments de la Direction générale des recherches (DGR).
Interrogé 4h durant, il avait été entendu pour « des soupçons de détournements de fonds » et des « supposées attributions frauduleuses de parcelles aux tiers, au détriment des méritants».
L’on avait pensé qu’Olivier Nang Ekomiye avait fait preuve de rachat, qu’il s’était amendé. Mais la résurgence des faits reprochés tend à se confirmer…obstinément.
De sources concordantes, le membre du gouvernement aurait fait un deal avec la Financière africaine de micro-finance (Finam).
En effet, sur les six sites attribués aux promoteurs privés ayant déjà fait l’objet de mutation au bénéfice de l’État, figurerait le site dédié à la Société civile immobilière (SCI) Titane Construction, dans la zone de Malibé 1.
Mais cet espace est aujourd’hui partagé entre GSEZ-Airport, d’une part, et la Finam, d’autre part.
Autre équivoque, entre les deux entreprises citées en sus, seule GSEZ a, peu après la caution des plus hautes autorités de la République, bénéficié de 30 hectares sur le site précité. Un espace attribué dans l’optique d’un relogement des déguerpis de la voie de contournement de l’aéroport.
Cependant, les mêmes hautes autorités qui ont acté cette procédure, ne se seraient pas prononcées pour la Finam. “Les 50 hectares découpés au profit de Finam sont un deal du ministre de l’habitat”, confie un cadre du ministère de l’Habitat, ahuris par cette transaction illégale.
“Finam a payé les frais de bouche aux agents topographes. Elle a payé les opérations de terrain, et a déployé un engin sur le site”, révèle notre source.
Dans un document daté du 26 septembre 2022 et dont notre Rédaction a obtenu copie, sir Mathias Agagha, agissant pour le compte de la Financière africaine de micro-finance (Finam), est l’homme ayant assuré ces opérations, c’est à dire le paiement des frais de bouche aux agents de l’État.
Ainsi, sur les 82 hectares situés au lieu dit Malibé 1, 30 hectares ont bel et bien échu aux déguerpis de la voie de contournement de l’aéroport, tel que voulu par les plus hautes autorités de la République, et 50 hectares ont été irrégulièrement attribués par le ministre de l’habitat à la Financière africaine de micro-finance (Finam).
Une grave compromission, qui devrait en toute logique interpeller au plus haut sommet de l’État, et entraîner une autosaisine systématique du procureur de la République.
Attendons de voir…