Par Stive Roméo Makanga
La restitution vendredi 24 février finissant des principales conclusions des travaux inhérents à la concertation politique décidée par Ali Bongo Ondimba permet aujourd’hui d’être formel. L’Opposition, du moins celle qui a pris part à ce qu’il convient d’appeler désormais une mascarade politique, a validé tout le processus occulte nourrit depuis des mois par Ali Bongo Ondimba et son clan.
Retour à l’élection présidentielle à un tour, non limitation du nombre de mandats du président de la République, son élection par le parlement (proposé puis rejeté), désignation des sénateurs majorité et opposition par lui seul constituent un grave recul démocratique.
On tombe des nues lorsqu’on entend Alain Claude Bilie By Nze déclarer : “le fait de décider par anticipation que votre mandat ne peut durer que X temps, n’est pas démocratique, si on veut vraiment être démocratique jusqu’au bout “. Plaisante-t-il ou le pense-t-il vraiment?
En clair, Monsieur Bilie By Nze, du haut de sa réflexion, soutenue par un pedigree politique incontestable, explique que la France et les États-Unis, pour ne citer que ces seules références en matière de démocratie, ne sont, en fin de compte, pas tout à fait des nations démocratiques.
Brillantissime réflexion du premier ministre gabonais, qui devrait (et on en est convaincu) être enseignée aux étudiants en sciences politiques.
Non, mais plus sérieusement la consternation est horripilante. Croire qu’une certaine opposition ait validé ces travaux en dit long sur tout.
L’Opposition n’a pas seulement vocation à s’opposer, indéfiniment. Bien au contraire, son objectif demeure la prise du pouvoir.
Et comment le pourrait-elle en servant de béquille au “système”, lui donnant toutes les certitudes de se maintenir indéfiniment aux commandes du pays (vous permettrez la redondance)?
Au moins, aujourd’hui tout est clair. Une certaine opposition travaille à demeurer éternellement figurative, en servant quant il le faut, de fusible au pouvoir.
