Par Stive Roméo Makanga
Depuis son implantation au Gabon en 2010, l’ONG Conservation Justice s’est distinguée par son action déterminée contre le trafic d’espèces de faune et de flore ainsi que contre l’exploitation forestière illégale, tout en œuvrant pour le renforcement des droits des communautés locales. Son engagement inébranlable a été souligné dans une communication dont notre Rédaction a obtenu copie. Un document qui met en lumière les résultats remarquables obtenus au cours de ces dernières années.
Grâce à une coopération étroite avec les autorités gabonaises, l’ONG a contribué à l’arrestation et à la condamnation de plus de 600 présumés trafiquants de faune depuis ses débuts. En 2023, cette collaboration a permis l’arrestation de 31 trafiquants présumés d’ivoire et la saisie de 55 défenses d’ivoire, totalisant 220 kg, mettant ainsi en lumière l’efficacité des efforts conjoints dans la lutte contre ce fléau.
Un cas emblématique de cette coopération est le démantèlement, en août 2023, d’un réseau international de trafic d’ivoire reliant le Gabon au Cameroun. Les autorités gabonaises ont arrêté des trafiquants à Lambaréné et Makokou, et saisi au total 21 défenses d’ivoire pesant 132 kg. Ces trafiquants ont également dénoncé leur commanditaire au Cameroun, qui avait déjà été arrêté en 2020 avec 626 kg d’ivoire. Ce commanditaire a, par la suite, été appréhendé au Nigeria avec une cargaison d’ivoire en provenance du Cameroun. Des faits qui soulignent ainsi l’ampleur transnationale de ce réseau criminel.
Selon Abdoul Eyeghe Traore, Chef du département juridique de Conservation Justice, ces résultats sont le fruit d’une collaboration étroite avec les forces de sécurité et le ministère des Eaux et Forêts. Dans son propos, ce dernier salue la contribution du ministère de la Justice et des magistrats, tout en soulignant l’importance d’améliorer le niveau des condamnations pour dissuader les trafiquants.
Dans le même communiqué, Conservation Justice précise qu’en tant que structure, elle ne se limite pas à la répression mais s’engage également dans la sensibilisation des populations. Jean Donald Ulrich Mbadinga, Coordonnateur Adjoint des activités, explique quant à lui que l’ONG mène des actions de sensibilisation dans les villages et écoles à travers le Gabon, tout en apportant un appui crucial à l’administration des Eaux et Forêts dans sa lutte contre les atteintes à la biodiversité.
En outre, Conservation Justice travaille au renforcement des communautés locales en suivant de près les Cahiers de Charges Contractuelles et en soutenant la mise en place de Forêts communautaires. Depuis 2014, l’ONG a suivi 271 Cahiers de Charges Contractuelles en faveur des communautés locales. Ce qui a concourru à apporter un soutien essentiel aux populations locales.
Au niveau éducatif, Conservation Justice a sensibilisé en 2021 près de 1856 personnes au sein des communautés, ainsi que 9347 élèves dans les écoles de la zone Lastoursville-Okondja-Franceville, et a formé 538 employés des sociétés forestières Precious Woods CEB, SOMIVAB et Rougier Gabon sur les enjeux de la conservation de la faune sauvage et les pratiques de chasse durable.
Enfin, depuis 2010, près de 3 500 Officiers de Police Judiciaire et Magistrats ont bénéficié d’un renforcement de leurs capacités grâce aux actions de Conservation Justice.
Récemment, Conservation Justice a également contribué à un atelier organisé par l’US Agency for Global Media (USAGM) et la Voix de l’Amérique (VOA) pour informer les journalistes gabonais sur les enjeux liés à l’exploitation forestière illégale et au trafic d’animaux sauvages. Toutes ces actions précisent le rôle crucial dans la sensibilisation et la lutte contre ces crimes environnementaux au Gabon.
La détermination et l’engagement continu de Conservation Justice en faveur de la protection de la faune et de la flore au Gabon en font un acteur incontournable de la préservation de la biodiversité dans la région.
