Par Stive Roméo Makanga
S’achemine-t-on vers un épilogue du bras de fer engagé depuis plusieurs mois déjà entre l’imam Benyamin Andjoua Obolo et le Conseil Supérieur des Affaires Islamiques du Gabon (CSAIG) ? Tout porte désormais vers cette hypothèse, ce d’autant que le tribunal de première instance de Libreville, par sa décision en date du mardi 24 octobre courant, s’est prononcé sur le litige précité.
Le président du tribunal de première instance de Libreville, statuant comme juge des référés, a qualifié de “trouble” les actes menés par le groupuscule acquis à la philosophie de l’imam dissident, et l’a interdit, par conséquent, de se prévaloir de la qualité de président de l’institution précitée, sous astreinte de la somme de 2 millions de francs CFA par acte de trouble constaté.
” C’est une décision qui nous réjouit, dans la mesure où elle est conforme à l’esprit et à la lettre de la loi ici représentée par la Charte”, s’est satisfait Me Farafina Boussougou-Bou-Mbine, avocat du CSAIG, relevant de même que l’imam Benyamin Andjoua Obolo avait été lui et ses compères, déboutés de leur demande sollicitant une condamnation du CSAIG, sur les troubles relatifs aux actions menées par leurs soins.
Pour précision, le juge des référés avait pris toute la délicatesse de faire convoquer les deux parties belligérantes, après que l’équipe de Benyamin Andjoua Obolo ait fait la demande d’exiger par huissier de justice les clés du CSAIG au bureau intérimaire.
Débouté, le comité d’imams sait désormais que tout agissement de leur part sera constitutif de trouble illicite envers la Communauté musulmane du Gabon. “La décision a interdit à l’imam Benyamin Andjoua Obolo de se prévaloir de la qualité de président du Conseil Supérieur des affaires Islamiques du Gabon “, à indiqué l’avocat.
S’exprimant peu après la lecture de la décision du tribunal, l’imam Rachid Mbadinga, président intérimaire de l’institution, a pour sa part déclaré : “La décision judiciaire a confirmé la légalité de notre conseil actuel. Cependant, je tiens à souligner que cette victoire n’est pas celle d’un groupe sur un autre. Mais plutôt celle de la justice, de la légitimité et de la communauté dans son ensemble”.
Et: “Nous sommes tous conscient des défis qui s’opposent à nous. Les divisions et les malentendus sont susceptibles d’éclipser notre objectif principal: servir la communauté musulmane avec dévotion, intégrité et transparence. C’est dans cet esprit que je tends la main à tous nos frères et sœurs, en particulier à ceux qui se sont marginalisés eux-mêmes”.
Soutenu par la loi de 1962, le CSAIG a expressément, dans sa démarche auprès des autorités compétentes, requis la mise au ban du noyau dur dirigé par l’imam de Franceville. Une chose faite.
Le président de l’institution querellée étant nommé par le raïs de la Communauté musulmane du Gabon (CMG), désigné au cours d’un congrès, l’imam Rachid Mbadinga a fait état de l’organisation de celui-ci : “Il m’a été confié la lourde mission de présider par intérim le Conseil Supérieur des affaires Islamiques du Gabon (CSAIG), l’institution commune de la communauté musulmane du Gabon. La tâche principale qui m’a été assignée est celle d’ouvrir et d’engager de larges consultations avec toutes les franges de notre communauté en vue de l’organisation prochaine d’un congrès extraordinaire destiné à revoir et à moderniser notre organisation communautaire”.
Une tâche à la fois délicate et harassante, de laquelle il a appelé à l’adhésion de tous.