Par Stive Roméo Makanga
Décidément, les faits de spoliation de la veuve et des orphelins ont encore de beaux jours devant eux. Preuve en est de Ndouna Yebe Timothée, disparu depuis le 30 mai dernier au Centre hospitalier universitaire d’Owendo (CHUO) et dont le corps est aujourd’hui très disputé entre, d’une part la veuve et ses enfants, et la famille du défunt, d’autre part.
Selon une source familiale, tout aurait commencé dès l’annonce du décès de Ndouna Yebe Timothée. Ce dernier, de son vivant, aurait exigé d’être enseveli à Libreville et non à Akiéni, dans sa province d’origine.
Un vœu pourtant prononcé en présence de nombreux témoins, qui en avaient d’ailleurs pris acte.
Dans son argumentaire, le disparu aurait prétendu être plus rassuré d’avoir une dernière demeure à la capitale plutôt que dans son Akiéni natale, en raison de la proximité avec son épouse, ses enfants et petits enfants, nombreux aujourd’hui à y avoir élu domicile.
Une dernière volonté qui n’aurait décidément pas été du goût de la sœur de Ndouna Yebe Timothée, la nommée Olemi Ambroisine épouse Ngari, et avec elle la famille du disparu.
“Il y a eu une première réunion qui a rassemblé beaucoup de gens, du côté paternel et maternel. Nous avons parlé du souhait de papa, qui voulait être enterré à Libreville. C’est à ce moment-là que la famille s’est opposée. Comme quoi, il ne pouvait pas être enterré à Libreville “, confie l’un des enfants de feu Ndouna Yebe Timothée.
“La soeur de papa était en France lorsque son frère est décédé. Lorsqu’elle est arrivée au Gabon, elle n’est pas arrivé sur le lieu du deuil. Elle est plutôt allée au deuil de son beau-frère, le frère d’Idriss Ngari.(…) C’est depuis Akiéni, après qu’elle ait enterré son beau-frère, qu’elle a envoyé des émissaires dire à maman que si elle avait des affaires à Akiéni, elle devrait venir les enlever, parce que c’est le lieu choisi par elle pour y pleurer son frère”, confie un membre de la famille.
Une situation de confrontation, qui va naturellement s’enliser, déclenchant de fait une vague de colère et d’indignation.
Dans l’urgence d’une organisation des obsèques, Olemi Ambroisine épouse Ngari, alors à Akiéni, aurait donc exigé, sans concertation aucune des membres de leur famille avec ceux de la veuve, de faire venir par voie terrestre la dépouille de feu Ndouna Yebe Timothée. Ce qui mettra le feu aux poudres.
Batala Rosalie épouse Ndouna Yebe, en l’absence d’une concertation avec sa belle-famille, ce nonobstant des rendez-vous manqués et des altercations manifestes, aurait résolu, deux semaines après la disparition de son époux, d’organiser les obsèques.
Et, du côté de la famille de Ndouna Yebe Timothée, la décision d’enterrer ce dernier aurait été également arrêtée, au mépris de l’avis de la veuve.
Portée devant le Tribunal de première instance de Libreville, l’affaire ne connaîtra pas une issue heureuse.
“Le président du tribunal, au lieu de lire le droit, a préféré nous parler des us et coutumes. Qu’est-ce que cela a à voir?”, s’interroge un des orphelins, outré.
“Ils nous ont dit qu’ils avaient le bras long et que peu importe où nous irions, rien n’y fera”, renchérit-il.
De source digne de foi, Ali Bongo Ondimba, ami de la famille, aurait donné 15 millions de francs CFA pour l’organisation des obsèques. Une contribution qui n’aurait jamais atterri entre les mains de la veuve.
Pour l’heure, l’atmosphère reste toujours si électrique.