Démission surprise à Bongoville : Saturnin Odouma Kamboulou quitte le PDG et suscite l’interrogation
Par Stive Roméo Makanga
Dans une décision qui a pris de court bien des observateurs de la scène politique gabonaise, Saturnin Odouma Kamboulou, personnalité incontournable de la vie publique, a officialisé sa démission du Parti démocratique gabonais (PDG) à travers un courrier daté du mardi 13 mai à Bongoville. Cette lettre, dont notre Rédaction a obtenu copie, était adressée à Serge Kila, secrétaire fédéral de la Fédération Julien Mpouho Epigat.
Ancien prisonnier politique sous le régime d’Ali Bongo Ondimba, Saturnin Odouma Kamboulou n’a jamais cessé de faire entendre sa voix, même dans les moments les plus difficiles. Sa détention pour ses opinions politiques avait déjà marqué son engagement intransigeant en faveur de ses convictions et de ses idéaux.
Dans son propos liminaire, Saturnin Odouma Kamboulou a salué le rôle historique du Gabon dans la récente transition : « Le Gabon a traversé une période transition historique. Pour la première fois depuis des décennies, notre pays a eu l’opportunité de se réinventer sur des bases plus justes, plus transparentes et plus proches des aspirations du peuple. Cette phase a marqué l’ouverture d’une nouvelle page de notre histoire nationale, que nous devons écrire avec courage et responsabilité. »
Cet homme politique, reconnu pour son cœur généreux envers les populations de la Djouori Agnili, a toujours su rester proche de ses concitoyens malgré les nombreuses attaques dont il a été la cible. Ses détracteurs, souvent virulents, n’ont jamais entamé sa détermination à défendre les intérêts des plus démunis et à plaider pour une justice sociale plus équitable.
La décision de quitter le PDG, conclut-il, résulte d’une « réflexion profonde ». Il écrit ainsi : « Après une réflexion profonde, j’ai décidé de ne plus continuer mon engagement politique au sein du PDG. Celle-ci est le fruit d’une décision personnelle et d’une divergence grandissante entre mes convictions actuelles et la ligne politique du parti. En tant que militant, j’ai toujours agi avec loyauté et engagement, mais il m’est désormais difficile de poursuivre ce chemin en cohérence avec mes principes. »
Malgré son départ, Saturnin Odouma Kamboulou a tenu à exprimer son estime pour la formation politique qu’il quitte : « Je reste respectueux du parcours du Parti démocratique gabonais et de ce qu’il a représenté dans l’histoire politique de notre pays. » Ces mots, empreints de solennité, témoignent d’un respect toujours vif à l’égard d’un mouvement qui a façonné la destinée du Gabon depuis son indépendance.
L’annonce, intervenue dans la discrétion d’un courrier personnel, suscite d’ores et déjà de nombreuses interrogations quant à l’avenir politique de Saturnin Odouma Kamboulou. Son aura et son expérience lui confèrent une légitimité incontestée. Fin connaisseur des arcanes du pouvoir et excellent débatteur, il ne manque ni de réseaux ni d’influence.
Plusieurs hypothèses se profilent dès à présent. Certains de ses proches évoquent la possibilité d’un engagement au sein d’un autre parti politique, nourrit par les promesses de renouveau qu’il formule. D’autres suggèrent qu’il pourrait s’engager dans la société civile, fort de son souci de transparence et de justice sociale. Enfin, une dernière option fait état d’un retrait temporaire, destiné à lui permettre de mûrir ses réflexions et d’élaborer un projet politique ou citoyen en parfaite cohérence avec ses convictions.
Si aucun choix ne semble encore arrêté, une chose est sûre : la démission de Saturnin Odouma Kamboulou du PDG constitue un tournant majeur. Les prochains jours seront décisifs pour comprendre la direction qu’il entend désormais emprunter. Dans un microcosme politique en pleine évolution, son geste résonne comme un appel au questionnement collectif sur les valeurs et les orientations futures du Gabon.
En attendant, c’est dans le silence de Bongoville que son courrier est passé de main en main, attisant la curiosité et préparant le terrain à une éventuelle métamorphose de l’ancien militant. Une nouvelle page s’ouvre, et chacun scrute désormais les premiers signes d’un mouvement dont l’issue demeure, pour l’heure, empreinte de mystère.
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