Par Stive Roméo Makanga
Alors que le rapport d’audit du Cabinet Deloitte, en rapport avec la gestion des fonds Covid accable le gouvernement Ossouka Raponda, d’autres institutions devraient aussi s’expliquer sur les budgets colossaux reçus. C’est le cas pour la Direction de la Communication présidentielle (DCP), qui a eu la gestion exclusive d’un milliard et 16 millions de francs CFA, ainsi que l’a explicité le Copil citoyen.
C’est très exactement le montant de 1.016.838.591 de francs CFA, sur les 530 milliards reçus du Fond monétaire international (FMI), qui a été alloué à la Direction de la Communication présidentielle (DCP), dans l’optique de communiquer au grand maximum sur la pandémie à coronavirus.
La DCP, par ailleurs grande architecte du plan de communication d’envergure nationale que devaient simplement ventiler les médias publics et privés, a échoué à tout mettre en œuvre, ce nonobstant le budget faramineux reçu.
Jessye Ella Ekogha, l’aigreur dans l’âme, a tôt fait de faire le tri des bénéficiaires, mettant à l’écart les entreprises de presse privée, pour laquelle il nourrit la plus sévère des aversions.
Outre les médias publics comme le groupe Gabon Télévisions, l’Agence gabonaise de presse (AGP), Gabon 24, et l’IGIS (sélectionné pour on ne sait quel résultat), et des privés comme SONAPRESS (éditeur du quotidien L’UNION, qui cumule des invendus), JC Decaux, PRESSE, Vocal Center et bien d’autres créations insipides barbouillées et pompeusement désignées comme des outils de communication, ont eu les faveurs de Jessye Ella Ekogha, désormais prétentieusement baptisé “surdoué de la Communication institutionnelle”.
Du milliard reçu par la DCP, l’on a juste des traces de 400 millions de francs CFA, budget discuté, puis validé par Julien Nkoghe Bekale, le chef du gouvernement aux premières heures de la crise sanitaire.
Cependant, ce montant, dont la transaction par le Trésor public devait permettre aux administrations sous tutelles d’en tirer profit, avait dû être sectionné par Rose Christiane Ossouka Raponda, nouvelle locataire du 2 décembre.
Si les sommes entérinées, puis versées aux bénéficiaires sont jusqu’ici gardées secrètes par le Trésor public, l’on sait néanmoins qu’un peu plus de 10 millions de francs destinés la presse privée avaient pu être arrachés, aux forceps, aux mains d’un Jessye Ella Ekogha, furieux.
Les résultats peuvent se passer de commentaires. La communication au titre de la Covid-19 a été un désastre, tout comme celle inhérente aujourd’hui à l’adhésion du Gabon au Commonwealth, événement majeur qui aurait pu être commenté sur tous les plateaux et plateformes de la presse publique et privée.
Un audit spécifique du budget remis à la DCP, et dont Jessye Ella Ekogha a été le seul à décider des affectations, s’impose, au moment où la transparence dans les affaires de l’État est exigée des populations.
Bien que pour l’instant le porte-parole de la présidence de la République jouisse du bouclier protecteur de ses mentors, il devrait toujours se rappeler que tôt ou tard, tout ceci lui retombera sur la tête, qu’il répondra de toute cette gestion calamiteuse. Il sait où réside désormais son prédécesseur. Le pouvoir est versatile.
