Diplomatie : le Tchad ferme son ambassade au Gabon et transfère sa juridiction à Malabo

Par Cadette Ondo Eyi

Libreville, le 7 septembre 2025 – La République du Tchad a officiellement fermé son ambassade au Gabon ce dimanche, dans le cadre d’une vaste restructuration de sa représentation diplomatique à travers le monde. À compter de cette date, c’est désormais l’ambassade tchadienne à Malabo, en Guinée équatoriale, qui couvrira la juridiction diplomatique pour le Gabon.

Selon un communiqué du ministère tchadien des Affaires étrangères, cette décision relève d’une politique de rationalisation et de réduction des coûts. Elle vise à « optimiser les ressources de l’État » tout en repositionnant le Tchad sur des zones jugées stratégiques. N’Djamena a tenu à préciser que cette fermeture « ne remet en cause en aucune manière les excellentes relations d’amitié et de coopération » entretenues de longue date avec Libreville.

Si la justification officielle est économique et logistique, certains observateurs y voient toutefois un affaiblissement symbolique des liens bilatéraux. En effet, le Gabon figure historiquement parmi les partenaires de premier plan du Tchad au sein de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

La fermeture de l’ambassade tchadienne à Libreville s’inscrit dans un mouvement plus large : d’autres missions diplomatiques, notamment en Côte d’Ivoire et en Israël, ont également été fermées. Parallèlement, N’Djamena entend ouvrir de nouvelles représentations dans des pays considérés comme stratégiques pour ses intérêts politiques et économiques.

Au Gabon, cette réorganisation devrait entraîner des ajustements pratiques pour les ressortissants tchadiens, qui devront désormais s’adresser à Malabo pour toutes les démarches consulaires. Une évolution qui suscite interrogations et inquiétudes dans la communauté tchadienne locale.

Reste à savoir si, à moyen terme, cette décision aura un impact sur la dynamique de coopération entre Libreville et N’Djamena, jusque-là marquée par une solidarité constante dans les instances régionales.