Par Stive Roméo Makanga
La “machine à broyer” Pierre Alain Mounguengui (PAM), président de la FEGAFOOT nouvellement réélu avec un score bien au-dessus de celui de son principal adversaire, Jérôme Efong Nzolo dont l’épouse, le lieutenant-colonel Nina Patricia Tsounghat, directrice générale adjointe au B2, est définitivement mise en marche.
Convoqué puis entendu par les enquêteurs de ce service de renseignements militaire depuis le jeudi 21 avril finissant, PAM est privé de tout contact avec l’extérieur, y compris de son médecin personnel, et de son avocat, dont les présences sont récusées.
Des décisions curieuses, qui tordent littéralement le cou aux procédures d’usages et jettent à nouveau les bases de la discussion sur les problématiques inhérentes aux droits de l’homme.
Déjà, le président de la FEGAFOOT, auditionné par les enquêteurs du B2 pour une énième fois (on en dénombre à ce jour près d’une dizaine), avait été retenu en garde à vue après un coup de fil mystérieux qui en faisait l’exigence.
Ces actes de privation sont explicites d’une volonté plutôt déterminante d’user PAM, en plus d’être aux antipodes des exigences relatives aux conventions internationales signées par le Gabon en matière de procédures pénales.
Mais prétendre que le pays d’Ali Bongo Ondimba est friand de ces pratiques éloquentes des atteintes et abus des droits de l’homme est loin d’être anecdotique.
L’évidence saute aux yeux et l’explication de ce phénomène devenu si courant chez nous pourrait être le plus aisé.
Avec un chef de l’État chef suprême de la magistrature, chef suprême des Armées, quoi de plus évident.
Ce que vit PAM au B2 n’est peut-être qu’une conséquence logique de tout ceci, car comment expliquer toutes les privations dont il est l’objet ?
Comment expliquer l’acharnement du politique sur le président d’une fédération aussi autonome que la FEGAFOOT, et dont toute implication aux faits de pédophilie dans le sport-roi relève du grotesque, si l’on se fonde sur les faits, avis et déclarations de nombreux internationaux gabonais aujourd’hui à la retraite?
“L’avocat de Pierre Alain Mounguengui a été baladé. Lorsqu’enfin il a été autorisé à rencontrer son client, on lui a dit qu’il n’avait droit qu’à 15 minutes, en présence des agents, alors que la procédure est plutôt claire”, révèle une source proche du dossier.
Au-delà de tout ce qui prévaut, une chose est certaine: la FIFA a les yeux rivés sur le Gabon, et avec elle toute la communauté internationale, déjà au fait des pratiques privatives de liberté dont nous sommes si coutumiers.