Par Pauline Ntsame
La première attente des Gabonais est que le système ferroviaire dans sa totalité marche mieux. Ils sont en droit d’attendre des services à bord et une fiabilité générale acceptable.
Certes, la SETRAG a encore des progrès à faire sur l’offre et la distribution du train au Gabon. Dans le détail, la société attend de la fin du monopole d’Etat toute une série de répercussions positives. Mais avant, il est nécessaire de faire une rétrospective du début d’exploitation de la SETRAG en 2005. Tout commence en 1995, avec la loi fixant les règles de privatisation des entreprises du secteur public est présentée au parlement gabonais qui l’adopte. Puis, le 11 avril 1996, le gouvernement annonce la mise en concession de l’Office du Chemin de Fer Transgabonais (OCTRA). Finalement, en janvier 1999, la société Compagnie d’Exploitation du Chemin de Fer Transgabonais (CECF) est choisie. Le 28 décembre de la meme année, le CECF entreprend l’exploitation de la voie ferrée, conformément à la convention de concession signée le 5 juillet 1999 avec l’Etat.
Contre toute attente, le 15 mai 2003, la puissance publique prononce la déchéance de CECF et confie au groupe minier ERAMET- COMILOG à travers sa filiale SETRAG, un mandat de gestion et d’exploitation de l’activité ferroviaire, pour une période de 4 mois renouvelable une fois. Et le 1er avril 2004, après huit mois d’exploitation commerciale du chemin de fer, le mandat de SETRAG est renouvelé, pour une nouvelle période de 18 mois, du 1er février 2004 au 31 juillet 2005. Une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, le 11 aout 2005, après un appel à manifestation d’intérêt, SETRAG obtient la concession auprès du gouvernement gabonais pour 30 ans d’exploitation commerciale et aussi la maintenance de l’unique réseau ferré du pays. Rappelons que depuis sa mise en service en 1986, le réseau ferré gabonais n’avait pas subi de travaux majeurs.
Ainsi, SETRAG et l’Etat ont lancé un Programme de Remise à Niveau de la voie (PRN) pour la période de 2016 à 2024, afin d’atteindre ses ambitions en matière de performance, de sécurité et de responsabilité sociétale. L’objectif du PRN est de réhabiliter et moderniser les structures et infrastructures du chemin de fer à l’horizon 2024.
En dépit de ses insuffisances, le transport par chemin de fer permet, dans une mesure non négligeable, la concrétisation de la liberté d’aller et venir et de l’égalité territoriale. D’ailleurs, le Directeur Général de la SETRAG, Christian Magni ne s’y trompe pas « SETRAG est un contributeur important du Produit Intérieur Brut (PIB) du Gabon, par le transport des marchandises. Le Programme de Remise à niveau de la Voie et la Massification des trains de marchandises devraient apporter une nouvelle embellie économique pour le pays en 2021 ».