Par Joseph Mundruma
Publiée depuis la forêt de Mandji Ndolou, dans la province de la Ngounié, la vidéo de Glenn Patrick Moundendé, auteur des enlèvements et tué lors de l’intervention du commando d’élite de la gendarmerie nationale samedi 22 juillet courant, s’est diffusée comme une traînée de poudre sur les réseaux sociaux, suscitant par la même occasion une indignation générale des populations.
Sur cette vidéo, on y voit le jeune gabonais de 27 ans préciser les raisons de son acte désespéré. Pour lui, plusieurs problématiques ont motivé son action suicidaire.
Le jeune compatriote exigeait l’arrêt d’un contrat de prestation avec la société Guitu (prestataire de services dont le promoteur est un homme politique de la localité investi par le parti politique au pouvoir pour les prochaines législatives), la réouverture du dispensaire d’Omengo, le départ du Commandant de gendarmerie en poste à Mandji, et plus d’emplois pour les jeunes de la localité.
Mais c’est précisément l’état de pauvreté général dans lequel sont plongées les populations, alors même que l’exploitation pétrolière bat son plein dans la petite zone pétrolière, et que, selon lui, les responsables administratifs et politiques de cette petite localité s’engraissent à souhait, qui auront motivé son acte suicidaire.
Il dénonce ainsi une absence d’infrastructures de base telles les routes, les écoles, les dispensaires, l’électricité et même une adduction en eau potable, celle des rivières étant polluée.
À cela s’ajoutent les brimades subies par les populations, du fait de leur emploi par des sociétés de sous-traitance dans les sites pétroliers.
Abattu quelques heures plus tard, Glenn Patrick Moundéndé aura soulevé, au péril de sa vie, des sujets d’intérêts généraux, qui n’ont de cesse d’embêter les populations partout à l’intérieur du pays, mais niés avec énergie par les pouvoirs publics.