Libreville est devenu risqué. Alors que la précarisation des populations est désormais loin d’être anecdotique, les femmes à la recherche d’un toit pour survivre se sont multipliées par mille.
Lorsqu’elles en ont trouvé un, certaines sont prêtes à tout, quitte à recourir aux méthodes les plus inimaginables.
Arsène, c’est son nom d’emprunt, est un jeune gabonais qui, après une formation de 5 ans au Ghana, est rentré sur Libreville avec l’objectif de se dégoter un emploi.
Chose faite, après 8 mois d’entretien passés dans certaines entreprises de la place.
Comme tout homme, il a besoin d’une femme avec qui commencer sa vie.
À tout hasard, dans un bistrot, alors qu’il prend un verre avec des amis, il fait la rencontre de Anne, c’est aussi son nom d’emprunt.
Ce soir là, le jeune homme est convaincu de ce qu’il se passe une alchimie particulière entre lui et la jeune femme, sa voisine de table.
Prenant son courage à deux mains, il s’y rend, lui propose à boire et pendant plus de 2h, il passe des moments fabuleux avec sa nouvelle connaissance.
Un mois durant, les rencontres sont fréquentes.
Anne, qui s’est déjà livrée à Arsène, le fréquente désormais toutes les semaines.
Elle passe du temps avec lui, fait la cuisine pendant qu’il est au travail. Le ménage, la lessive…tout est parfaitement entretenu.
Et puis, sans qu’il n’ait compris quoique ce soit, Anne s’est établie chez lui.
Dans la chambre, les affaires de la jeune femme pullulent.
Au salon, elle y a même mis dans un cadre une photo d’elle et de Arsène.
Anne et Arsène filent le parfait amour jusqu’à ce qu’un curieux élément vienne tout faire basculer.
Arsène a une jeune sœur, Mélissa, c’est son nom d’emprunt.
En visite surprise chez son frère aîné, elle y découvre Anne, dont elle connaît parfaitement bien le témoignage, puisque vivant dans le même quartier il y a quelques années, elle avait assisté à un scandale des plus rocambolesques. Anne y avait été chassé par son ancien partenaire.
Folle de rage et de surprise, Mélissa demande alors à son frère de la laisser aller dans la chambre, que c’était urgent.
Désemparée, Anne sort à toute pompe de la maison, prenant ses jambes à son cou.
Arsène ne comprend rien. Dans la confusion, il suit alors sa sœur cadette dans la chambre.
Cette dernière, littéralement révoltée, se dirige vers le lit et regarde en dessous.
Agitant sa main, comme dans le vide et sous le regard de son frère, elle y ressort une petite cuvette, de couleur verte.
À l’intérieur, des sous-vêtements trempés.
Arsène n’y comprends rien : “Que font ces sous-vêtements là dessous?”
“Elle t’empoisonnait depuis tout ce temps. C’est cette eau que tu buvais” lui répond Mélissa.
Anne avait été chassée d’un précédent foyer, après que le fait avait été découvert par son concubin.
Récidiviste, elle avait donc recommencé avec Arsène.
De nos jours, la prudence devrait être redoublée dans les rapports que nous entretenons avec des tiers, fussent-ils nos partenaires amoureux.
Agnès Limori