Par Stive Roméo Makanga
Dans un communiqué de presse du Collectif des Avocats de Brice LACCRUCHE ALIHANGA, dont nous avons obtenu copie, la défense de l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba a mis en avant ce qu’elle considère comme de « graves atteintes aux droits de la défense ». Des conclusions formulées au regard de l’audience de la veille devant la Cour Criminelle Spécialisée.
En effet, accusé de détournement de fonds publics et de blanchiment, Brice Lacruche Alihanga « fait l’objet de poursuites manifestement biaisées », ont indiqué ses conseils.
Et ils en veulent pour preuve que « le Président de la Transition lui-même, qui était au cœur des enquêtes de l’époque, a publiquement affirmé que les poursuites engagées contre (leur) client relevaient du règlement de comptes et que ce dernier était innocent ».
Face à l’attitude de la Cour criminelle spécialisée, le Collectif des Avocats de Brice LACCRUCHE ALIHANGA a donc dénoncé « les pratiques de l’ancien régime », qui « persistent dans la justice gabonaise ». Lors de l’audience, la parole a été systématiquement refusée à la défense, et l’instruction est menée « exclusivement à charge ». par ailleurs, les avocats de la défense ont également soulevé une exception d’irrecevabilité de la constitution de partie civile de l’État, mais leur demande a été rejetée par le président de la Cour.
Devant un scénario aussi curieux qu’absurde, les avocats de la défense ont donc décidé de quitter la salle d’audience en signe de protestation face à ce qui est apparu devant tous comme une véritable « parodie de justice ». Clairement remontés, ces derniers ont déploré que, malgré les changements politiques annoncés, la justice continuait de fonctionner de manière inéquitable et partiale.
Au-delà des quiproquos sus-évoqués, c’est la santé de l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo Ondimba qui inquiète l’opinion nationale et internationale. Après avoir subi des années d’incarcération inhumaines, ce qui a gravement affecté sa santé, BLA s’est chaque fois présenté à la barre dans un état fébrile et insoutenable. La question que l’on se pose aujourd’hui est celle de savoir à quoi riment toutes ces convocations dont il est l’objet ? Pourquoi torpiller un homme qui ne demande qu’à se reposer, et dont le procès est une pure parodie ? Seuls les magistrats ont réponse à cette question.
Nonobstant tous ces écueils, le Collectif des Avocats de Brice LACCRUCHE ALIHANGA réitère avec une véhémence inépuisable, son engagement à défendre les droits de leur client et à lutter contre toute forme d’injustice et d’arbitraire, relevant que la restauration de l’État de droit ne peut se faire sans une justice véritablement indépendante et impartiale.
