Par Stive Roméo Makanga
Les plus hautes autorités dont Ali Bongo Ondimba devraient s’alarmer des ingérences à répétition dont la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) est définitivement sujette. Une situation qui plombe l’excellent fonctionnement de cette instance faîtière du football gabonais, désormais à la merci de Franck Nguema, ministre de la jeunesse et des Sports, qui semble à cœur joie y installer un climat délétère.
Jeudi 17 novembre courant a eu lieu la rencontre amicale opposant le Gabon à la Guinée-Bissau. Une étape à la fois préparatoire et cruciale, qui s’est jouée à Antalya, en Turquie, et prévue pour être diffusée sur le service public. Sauf que cette prévision a été balayée d’un revers de main.
Ainsi, Franck Nguema, qui a volontairement écarté Gabon première pour des raisons incongrues, a préféré une retransmission sur la page Facebook d’un média privé. Incroyable !
De nombreuses sources, toutes par ailleurs concordantes, dénoncent une énième ingérence du collaborateur d’Ossouka Raponda.
Entre autre grief relevé, la sélection des médias locaux devant couvrir ce premier match amical des hommes de Patrice Neveu, le sélectionneur national.
Cette dernière a été totalement faite par le ministre des Sports, en lieu et place de l’officier média de la FEGAFOOT.
Des intrusions à répétition dans la gestion du football gabonais, fortement dénoncées aujourd’hui, exemple pris du dernier scrutin d’Avril, au cours duquel Franck Nguema avait tenu coûte que coûte à imposer Jérôme Effong Nzolo, en lieu et place de Pierre Alain Mounguengui, détenu six mois durant à la maison d’arrêt de Libreville.
De la sélection des presses envoyées en Turquie, Franck Nguema, que l’on dit être très épidermique, n’y aurait donc privilégié en majorité que des organes dont on dit lui être entièrement dévoués, avec cette particularité d’être de sa province d’origine.
Un fait très évoqué parmi les acteurs de médias, qui indispose et provoque ( c’était prévisible) des brins de colère jusqu’ici encore maîtrisés. Mais jusqu’à quand ?
Pour les professionnels du football, Franck Nguema en fait déjà trop. La FEGAFOOT devrait rester ce qu’elle est, dans son essence, c’est à dire une institution dont l’autonomie de gestion devrait être une exigence, estiment-ils.
Les ingérences du membre du gouvernement agacent et laissent désormais présager la formation d’une vague de colère qui devrait tôt ou tard déferler.
Dans une république digne et respectable, les préférences ethniques devraient pourtant être totalement démantelées, au bénéfice du mérite et au nom de l’égalité des chances, tel que souhaité par Ali Bongo Ondimba. Franck Nguema semble visiblement l’ignorer et pourrait très vite l’apprendre à ses dépens.