Par Stive Roméo Makanga
Dans sa verve habituelle, sans atermoiements et empreinte de fermeté, Hervais Omva a exprimé de vives inquiétudes quant à la direction future de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon (SAEG). Sans langue de bois, le leader de l’organisation IDRC Africa a clairement déclaré : « Nous ne voulons pas que la SAEG soit une SOTRADER ou un IGAD bis ».
Cette déclaration, en plus de corroborer la réalité, marque son opposition catégorique à confier la gestion de la SAEG à des individus ayant occupé des postes clés dans le secteur agricole ces dernières décennies.
En effet, dans un exposé clair et limpide, Hervais Omva a relevé l’importance cruciale de placer des gestionnaires compétents et expérimentés à la tête de la SAEG pour éviter les erreurs du passé. « La SAEG, dont le capital social est entièrement détenu par la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), bénéficiera d’une existence juridique propre.
Cette structure ne doit pas être gérée par une personne qui a contribué à endetter le Gabon de manière directe ou indirecte. Nous voulons à la tête de cette structure un vrai manager » a-t-il indiqué.
Et : « La restauration des institutions c’est d’abord mettre l’homme qu’il faut à la place qu’il faut »
Mieux, il n’a pas hésité de mettre en garde contre la nomination de personnes ayant contribué directement ou indirectement à l’endettement du Gabon et à la détérioration du secteur agricole. Pour lui, la réussite de la SAEG repose sur la nomination d’un véritable manager, capable de coordonner efficacement les activités de cette nouvelle structure, et n’ayant pas participé de près ou de loin, à l’effondrement de ce secteur essentiel.
Aussi, le leader d’IDRC Africa a dénoncé avec véhémence la possible implication de personnes ayant dirigé le « Programme Graine » et d’autres postes clés dans la gestion de la SAEG. Il a en outre relevé que ces individus ont joué un rôle prépondérant dans les difficultés actuelles du secteur agricole gabonais. Des erreurs graves, qui ont contribué, de son point de vue, à la dépendance du Gabon pour ce qui est des importations et de l’inflation galopante, que subventionne les plus hautes autorités de la Transition à coups de milliards par trimestre.
« La SAEG ne devra pas être dirigée par toute personne ayant occupé des postes de conseillers, directeurs, responsables des projets et membres de la coordination ou de la gestion du « Programme Graine ». Toutes les personnes qui ces 20 dernières années ont dirigé dans les postes précités. De son point de vue, ces personnes ont endetté le Gabon, pourrie le secteur Agricole, elles ont fait en sorte que le pays dépende des importations et connaisse l’inflation actuelle » a-t-il martelé.
Déterminé dans son plaidoyer, Hervais Omva a appelé le Président de la République et les autorités du Comité de Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI) à prendre en considération ces préoccupations légitimes des populations. Il a du reste insisté sur la nécessité de placer des personnes compétentes et intègres à la tête de la SAEG pour assurer son succès et contribuer à la revitalisation des secteurs de l’agriculture et de l’élevage au Gabon.
Tous ces enjeux cruciaux entourant la gestion future de la SAEG, mis en lumière par l’un des aumôniers du secteur agricole gabonais, invite à une réflexion profonde de la part des autorités gabonaises, cela pour garantir la réussite de cette initiative salutaire.