Par Joseph Mundruma
Le coup d’Etat militaire du 30 août 2023 finissant a véritablement marqué le début d’une ère nouvelle. Brice Clotaire Oligui Nguema, désigné nouvel homme fort à l’issue de la concertation entretenue le même jour avec l’ensemble des généraux et chefs d’Etat-majors des Forces de Sécurité et de Défense, devra conduire la période de transition.
Le patron de la Garde Républicaine, devenu en un laps de temps très populaire et adulé par tous les gabonais, aura la lourde responsabilité de jeter les bases d’un changement véritable, du reste très attendu des gabonais depuis plus de la moitié d’un siècle.
Ainsi que l’a très justement relevé Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, membre influent de la plateforme REAGIR, aucun coup d’Etat n’a pour mission « de remettre le pouvoir à un président élu par les urnes ou donner les résultats autres que ceux du CGE (bons ou mauvais soient-ils) ».
L’intérêt du putsch du 30 août est donc celui de la remise à plat de tout. « (…) ne nous attendons pas ) voir l’armée remettre le pouvoir au président Albert Ondo Ossa pour la Présidence de 2023. Un leadership nouveau ce n’est pas son rôle et nous devons l’accepter », renchérit-il. Seuls le CGE et la Cour constitutionnelle pouvaient le faire. Or, ces institutions, par le fait de leur trahison envers le peuple gabonais souverain, ont été dissouts par l’armée, à juste titre.
C’est pourquoi, alors que le Gabon amorce un nouveau chapitre de son histoire, tout le soutien devra être apporté à Brice Clotaire Oligui Nguema, afin que lui et la pléiade de généraux investis dans cette œuvre de renaissance traduisent en réalités concrètes les principales aspirations des populations durement maltraitées par le pouvoir BONGO-PDG déchu.
Chacun devra donc s’attendre, sur les deux prochaines années maximum, à ce que le président de la transition agisse dans l’intérêt supérieur de la nation, et que disparaissent progressivement de la pensée des gabonais, tous les durs souvenirs laissés par le camp Bongo et compagnie.
On peut d’ores et déjà commencer à nous y réjouir, puisque mercredi 30 août dernier, plus de 4 milliards de francs CFA ont été retrouvés au domicile de Ian Ghislain Ngoulou, l’ancien directeur de Cabinet de Noureddin Bongo Valentin, après une perquisition ordonnée par le procureur de la République, et les éléments des forces de sécurité et de défense.
A ce triomphe, s’ajoutent les arrestations de Noureddine Bongo Valentin, Ian Ghislain Ngoulou, Jessy Ella Ekogha, Mohamed Ali Saliou, Abdoul Oceni, Steeve Nzegho Dieko et Cyriaque Mvourandjami, pour haute trahison, détournement massif des deniers publics, malversations financières internationales en bande organisées, faux et usages de faux, falsification de la signature du président de la République, corruption active et trafic de stupéfiant.
On peut véritablement dire qu’une nouvelle ère commence.