Par Cadette Ondo Eyi
Le mercredi 16 octobre, le complexe scolaire Raymond Boukat de Mindoubé, situé dans le cinquième arrondissement de Libreville, a été le théâtre du lancement d’une campagne de sensibilisation d’une importance capitale. Placée sous le thème « informer, prévenir, agir », cette initiative vise à lutter contre l’usage détourné des médicaments et la consommation des drogues en milieu scolaire et universitaire, fléaux qui gangrènent une part non négligeable de la jeunesse gabonaise.
Parrainée par la Fondation Ma Bannière et sous l’égide du ministère en charge de la Santé, cette campagne a mobilisé plusieurs autorités et personnalités, parmi lesquelles Erika Darlhène Moussounda Bimbounza épse Mbegniga, présidente de ladite fondation et représentant la Première Dame, Zita Oligui Nguema, empêchée pour l’occasion.
Cet évènement, porté par l’Agence nationale du médicament et autres produits de santé (ANMAPS), a rassemblé un grand nombre d’apprenants, venus écouter un message crucial pour leur avenir.
La prolifération des drogues dans les établissements scolaires et universitaires constitue une menace grandissante pour la société gabonaise. Ce phénomène, touchant aussi bien les élèves scolarisés que les jeunes déscolarisés, est l’une des principales causes de l’échec scolaire, et engendre des violences récurrentes dans les milieux éducatifs. Face à l’urgence de la situation, les autorités ont souligné l’importance d’une action concertée et coordonnée pour endiguer ce fléau.
Lors de son discours, le Dr Ange Mibindzou Mouélé, directeur général de l’ANMAPS, a énoncé plusieurs objectifs à atteindre pour freiner la propagation des drogues en milieu scolaire. L’un des axes stratégiques prioritaires consiste à instaurer un dialogue franc avec les élèves, afin de comprendre leurs motivations à s’engager dans ces pratiques destructrices. Il s’agit également d’informer la jeunesse sur les dangers liés à la consommation de stupéfiants et sur la législation en vigueur, qui prévoit des sanctions sévères à l’encontre des contrevenants. Par ailleurs, la formation de pairs éducateurs sera mise en place, dans le but de détecter précocement les signes précurseurs chez les jeunes. Ce dispositif sera renforcé par des partenariats avec les relais communautaires, afin de garantir une couverture étendue et efficace. Une cartographie des établissements particulièrement touchés par ce phénomène sera également établie, permettant ainsi de concentrer les efforts sur les zones les plus vulnérables.
La représentante de la Première Dame, Erika Darlhène Moussounda, a salué cette initiative et a souligné le soutien indéfectible de Zita Oligui Nguema, impliquée de manière active dans cette cause à travers la Fondation Ma Bannière. En effet, cette dernière ambitionne de créer, à terme, une structure d’accueil et de désintoxication destinée aux jeunes, renforçant ainsi les efforts des pouvoirs publics. Ce projet de grande envergure témoigne de l’engagement de la Première Dame à apporter une solution durable à cette problématique qui prend des proportions alarmantes.
La cérémonie s’est conclue par une visite guidée des différents stands aménagés pour l’occasion, où les participants ont pu s’informer davantage sur les actions de prévention et de sensibilisation mises en place. Il convient également de souligner l’aspect artistique de l’événement, visant à toucher la sensibilité des jeunes à travers des performances alliant art et pédagogie.
Cette campagne marque une étape décisive dans la lutte contre l’usage détourné des médicaments et la consommation des drogues en milieu scolaire au Gabon. Toutefois, comme l’a rappelé le directeur général de l’ANMAPS, la réussite de cette entreprise dépend de la mobilisation de toutes les forces vives de la nation, tant il est vrai que cette bataille est d’ordre multisectoriel. Le chemin sera long, mais l’engagement collectif permettra, sans nul doute, d’espérer des résultats tangibles dans un futur proche.