Par Stive Roméo Makanga
Le Gabon a franchi une étape déterminante dans le renforcement de son cadre national de dialogue social avec l’installation, ce lundi 2 décembre 2024, du comité technique en charge de l’organisation des élections professionnelles. Cette cérémonie, marquée par un discours vibrant du représentant de l’Organisation internationale du Travail (OIT), symbolise un tournant décisif dans la revitalisation du tripartisme, pierre angulaire du dialogue social.
L’installation de ce comité technique intervient dans un contexte où le tripartisme au Gabon avait souffert d’un déficit structurel. Comme l’a rappelé le représentant de l’OIT, les élections professionnelles, essentielles pour garantir la légitimité des organisations de travailleurs et d’employeurs, n’avaient pas été organisées depuis plus de 30 ans. Cette situation compromettait le bon fonctionnement du cadre national de dialogue social, un outil essentiel pour relever les défis du monde du travail.
« Pour que le tripartisme fonctionne, il est important que le gouvernement ait en face de lui des organisations fortes et légitimées, c’est-à-dire des organisations représentatives », a souligné le représentant de l’OIT.
L’installation du comité technique marque ainsi une avancée significative dans la mise en œuvre des priorités définies lors de la visite du directeur général de l’OIT à Libreville, en 2023, et lors de l’atelier de renforcement des capacités tenu en mars 2024.
La cérémonie a été qualifiée de « journée historique » par les différents intervenants, à commencer par le ministre du Travail, Adrien Nguema Mba, qui a salué l’engagement des mandants tripartites – gouvernement, organisations des travailleurs et employeurs – dans ce processus.
Le représentant de l’OIT a exprimé la satisfaction de son institution quant à cette initiative, tout en rappelant l’importance du dialogue social pour répondre aux attentes des jeunes gabonais en quête d’insertion socioéconomique.
« Nous devons mener des débats constructifs pour proposer des solutions idoines et relever les défis du monde du travail », a-t-il déclaré, ajoutant que l’OIT et ses partenaires techniques et financiers resteront aux côtés du Gabon pour accompagner cette dynamique.
L’installation de ce comité technique est une première étape, mais les défis demeurent nombreux. Parmi eux, l’amélioration des conditions de travail, le renforcement des qualifications de la main-d’œuvre nationale, et l’insertion des jeunes dans un marché du travail en constante mutation.
Le représentant de l’OIT a insisté sur la nécessité de conjuguer les efforts de tous les acteurs : « Chaque mandant a ses contraintes, mais c’est ensemble que nous pouvons réussir. »
Avec cette initiative, le Gabon amorce une refonte de ses mécanismes de dialogue social, renforçant de facto les bases d’un tripartisme effectif et inclusif. Le soutien indéfectible de l’OIT et de ses partenaires augure d’un avenir prometteur pour les relations professionnelles dans le pays.
La réussite de ce projet repose désormais sur la mobilisation des parties prenantes pour garantir des élections transparentes et représentatives. Il faut dire que cette action constitue une réponse concrète aux aspirations des travailleurs, des employeurs, et de la société gabonaise dans son ensemble.
L’installation du comité technique ouvre ainsi une nouvelle étape pour le dialogue social au Gabon, où la coopération et le consensus seront les maîtres mots pour bâtir un avenir commun.
