Par Higor Mamboundou Boussamba
Dans son discours introductif, Axel Junior Kombila Kombila, porte-parole du mouvement, a retracé l’historique de leur engagement, tout en présentant les divers collectifs affiliés, notamment :
– le Collectif des Jeunes Gabonais Demandeurs d’Emplois (CJGDE),
– le Cercle des Diplômés Chercheurs d’Emplois du Gabon (CDCEG),
– le Collectif des Étudiants Sortis des Grandes Écoles du Gabon (CESUGEG),
– le Mouvement National des Chômeurs du Gabon (MNCG),
– Unis pour le Changement (UPC),
– et le Collectif des Diplômés Sans Emploi.
Le porte-parole a tenu à souligner que leur mouvement n’est ni un syndicat ni un parti politique, mais une initiative citoyenne réunissant des jeunes décidés à porter leurs revendications auprès des autorités pour restaurer la dignité d’une jeunesse longtemps marginalisée, dans le contexte de la transition politique actuelle et au-delà.
L’objectif de cette conférence de presse était de dresser un bilan des avancées obtenues depuis l’audience accordée par le Chef de la Transition le 8 août dernier. Lors de cette rencontre, il avait été question de 1 500 postes budgétisés dans les secteurs de la santé et de l’éducation, avec 887 dossiers déposés auprès du ministère de l’Éducation nationale et 792 auprès du ministère de la Santé, tous accompagnés d’accusés de réception. Cependant, à ce jour, aucune suite concrète n’a été donnée à ces dossiers.
Concernant les 2 000 postes promis dans les stations-services sous l’égide du Programme National de Promotion de l’Emploi (PNPE), la direction générale a annoncé la mise en place d’un mécanisme consensuel pour débuter le processus de formation des demandeurs d’emploi. Toutefois, en ce qui concerne les 150 postes au sein de l’entreprise FOBERT, un silence pesant perdure. Quant à la promesse de création de 50 épiceries, le MNCG et Affiliés attendent toujours sa concrétisation par les autorités.
En matière de création d’entreprises, le MNCG et ses affiliés revendiquent la création d’une trentaine de structures à ce jour, parmi lesquelles 4 sont actives dans l’entretien d’espaces verts, 3 dans le secteur des épiceries, 1 dans les transports, 6 dans le commerce de détail, 1 dans l’agriculture, et 1 dans la restauration. Pour ce qui est du programme de Génie Agricole, aucune information n’a encore été communiquée.
« Bien que des avancées soient notables, elles demeurent insuffisantes face à l’ampleur du défi. Le Gabon figure parmi les pays avec l’un des taux de chômage les plus élevés au monde (9e rang), alors qu’il est classé comme pays à revenu intermédiaire de tranche supérieure. Cet état de fait doit être perçu comme un défi à relever, nécessitant des stratégies efficaces et adaptées », a déclaré le porte-parole.
Il a ajouté : « Ensemble, main dans la main, nous pouvons transformer la réalité de notre jeunesse. La lutte contre le chômage n’est pas une tâche facile, mais elle est essentielle pour construire un avenir prospère pour notre pays. »
S’adressant directement aux représentants de l’État, Kombila Kombila a affirmé : « Nous sommes la voix de la jeunesse, une force vive aspirant à contribuer à l’édification d’une nation prospère. Le chômage n’est pas seulement une question individuelle, c’est une source de stress pour les familles, une perte de rêves et d’ambitions. Une jeunesse sans emploi est une jeunesse sans espoir, et cette désillusion nourrit la violence, l’extrémisme et l’instabilité sociale. »
Le porte-parole a ensuite énuméré une série de propositions, notamment :
1. Un accroissement des investissements dans l’éducation et la formation ;
2. Un accès facilité aux financements pour les jeunes entrepreneurs ;
3. Des partenariats renforcés entre les secteurs public et privé ;
4. Une sensibilisation précoce à l’entrepreneuriat ;
5. Une stratégie nationale pour la création d’emplois durables ;
6. Des programmes de formation professionnelle adaptés aux réalités du marché ;
7. Un soutien accru aux petites et moyennes entreprises (PME) ;
8. Une politique de lutte contre les inégalités d’accès à l’emploi ;
9. Un dialogue inclusif pour l’élaboration de politiques de l’emploi efficaces.
En conclusion, Kombila Kombila a appelé à une prise de conscience collective afin de construire ensemble un Gabon où chacun a sa place, où le chômage devient un lointain souvenir. « Engageons-nous pour un avenir où chaque Gabonais peut contribuer, grandir et réussir », a-t-il déclaré avec conviction.