Gabon/Lutte contre le trafic d’ivoire : Quatre présumés trafiquants arrêtés à Makokou avec 14 défenses d’éléphants
Une opération conjointe menée par la Direction provinciale des Eaux et Forêts de l’Ogooué-Ivindo, la Police judiciaire de Makokou, avec l’appui déterminant de l’ONG Conservation Justice, a permis l’arrestation de quatre présumés trafiquants d’ivoire le 12 novembre 2025 à Makokou. Les suspects, tous de nationalité gabonaise, ont été interpellés en possession de quatorze (14) défenses d’éléphants, alors qu’ils tentaient de procéder à leur vente illégale.
Pris en flagrant délit de détention et de tentative de commercialisation de produits issus d’espèces intégralement protégées, les mis en cause ont immédiatement été placés en garde à vue dans les locaux de la Police judiciaire de Makokou, en attendant leur présentation prochaine devant le Procureur spécial compétent.
Parmi les quatre individus interpellés figure un récidiviste notoire. Ce dernier avait déjà été appréhendé en 2019 puis en 2023 pour des faits similaires, avant d’être condamné à une peine de prison. Sa nouvelle implication dans une affaire de trafic d’ivoire illustre, une fois de plus, la persistance de réseaux criminels organisés autour de l’exploitation illégale de la faune sauvage.
Vue des ivoires saisis
Conformément à l’article 390 du Code pénal gabonais, les auteurs présumés de ces faits encourent une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix (10) ans, ainsi qu’une lourde amende équivalente au quintuple de la valeur des produits saisis. Des sanctions dissuasives qui traduisent la volonté des autorités gabonaises de renforcer la lutte contre la criminalité environnementale.

Cette nouvelle arrestation s’inscrit dans le cadre des efforts soutenus déployés par les autorités gabonaises, en partenariat avec les organisations de protection de la nature, pour endiguer l’ampleur du braconnage et du trafic d’espèces sauvages dans les forêts du pays. L’éléphant, espèce emblématique et protégée, figure parmi les principales cibles de ces réseaux criminels en raison de la forte valeur marchande de l’ivoire sur les marchés clandestins internationaux.
Au moment où se tient la COP 30 à Belém, au Brésil, et alors que les conséquences du dérèglement climatique se font de plus en plus sévères à travers le monde, la protection des forêts et de la biodiversité apparaît plus que jamais comme un enjeu planétaire majeur. La lutte contre le trafic d’ivoire dépasse désormais les frontières nationales pour s’inscrire dans une dynamique globale de sauvegarde de l’environnement.
À ce titre, le Directeur exécutif de l’ONG Conservation Justice, Monsieur Luc Mathot, rappelle l’importance écologique capitale de l’éléphant. « L’éléphant, par son rôle de jardinier des forêts, favorise la régénération naturelle et la croissance des arbres de gros diamètre et de forte densité. Il permet ainsi à la forêt de séquestrer des quantités beaucoup plus importantes de carbone », explique-t-il. Les experts estiment d’ailleurs que chaque éléphant contribue, chaque année, à la séquestration d’une quantité de gaz à effet de serre équivalente aux émissions d’environ quarante véhicules.
Avec près de 95 000 éléphants recensés sur son territoire et une couverture forestière représentant environ 88 % de sa superficie, le Gabon se positionne comme un véritable sanctuaire de la biodiversité mondiale. Un patrimoine naturel exceptionnel qui, selon les défenseurs de l’environnement, devrait bénéficier d’un soutien accru, tant technique que financier, de la part des partenaires internationaux, afin d’en garantir la protection durable au bénéfice des générations présentes et futures.



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