Par Stive Roméo Makanga
Les choses se précisent, à mesure que pointe à l’horizon la présidentielle fixée pour 2023.
Les analystes du microcosme politique gabonais l’avaient déjà prédit : Noureddin Bongo Valentin est bel et bien le dauphin d’Ali Bongo Ondimba pour la présidentielle imminente.
Seul bémol dans ce projet de succession monarchique, le désormais ancien Coordonnateur des affaires présidentielles (CGAP) n’a aucun curriculum vitæ (CV) de grand calibre.
Lui en fabriquer un qui tienne la route se présente dès lors comme l’impérieuse nécessité dans cette course effrénée pour le fauteuil présidentiel.
Boulimique, Noureddin Bongo Valentin (NBV) est donc tour à tour affublé de responsabilités bien au-dessus de ses compétences.
Et, bien qu’il n’ait pas l’étoffe, il faut avouer que ça fait tout de même joli.
D’abord Coordonateur général des affaires présidentielles (CGAP), puis Membre du Bureau politique (MBP) et Conseiller Stratégique d’Ali Bongo Ondimba au sein du Parti Démocratique Gabonais (PDG), l’on s’attend désormais à tout.
Le fils du président gabonais vise le sommet et, d’ici à la présidentielle de 2023, il pourrait pourquoi pas devenir le prochain vice-président de la République.
Cette succession de postes à (très) grandes responsabilités est loin d’être anodine.
Sur le terrain politique, le parcours tient le haut du firmament.
L’on ne saurait être un acteur majeur et donc crédible, sans avoir un parcours séduisant.
C’est précisément la préoccupation de l’équipe très restreinte de NBV, bâtie en prélude au scrutin de 2023 pour être la cheville ouvrière, celle qui conduit tout à point.
Pourtant, ce noyau dur, profondément convaincu de sa démarche, pourrait être désagréablement surpris.
Ainsi que l’illustre bien Roland Dumas: “Le piège pour les hommes politiques est de se sentir invulnérables, intouchables. Cela conduit à négliger des choses que l’on trouve à tort subalternes”.
Et de ces choses, l’expérience tient une place majeure.
Une axiome à laquelle s’accordent tous les acteurs politiques, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs.
Mais peut-être la petite cellule de réflexion de NBV se positionne-t-elle sur la considération de Bernard Werber, laquelle fait observer que “le discours traduisant une expérience est souvent plus important que l’expérience elle-même”.
Ou plus probable encore, NBV, comme Jacques Chirac estime que “le monde politique est une jungle”.
Et puisque le microscosme politique gabonais en est bien une, il n’y a donc aucune gêne, même si on a pourtant longtemps seriné au fils d’Ali Bongo Ondimba qu’il avait la tête d’un homme d’affaires, plutôt que celle d’un politique ou quelque chose du genre.