Par Cadette Ondo Eyi
Dans le cadre d’un ambitieux projet d’infrastructure, Marie Françoise Dikoumba, gouverneur de la province de l’Estuaire, a récemment lancé une série de consultations publiques destinées à informer et à sensibiliser les populations sur la construction d’une voie de contournement du Grand Libreville. Ce projet, qui comprend la réalisation de quatre autoroutes, représente une première historique pour le Gabon, un pays où le développement des infrastructures routières a longtemps été un enjeu crucial.
Les consultations se sont ouvertes dans la commune d’Akanda, où la gouvernance locale a engagé des échanges constructifs avec les habitants des quartiers environnants, notamment ceux de la zone des 9 provinces et du Cap Caravane. Au cours de ces rencontres, le gouverneur a été accompagné de plusieurs autorités administratives, y compris des représentants des ministères de l’Habitat et de l’Environnement pour ne citer que celles-là, pour expliquer les détails du projet et répondre aux préoccupations des populations.
Le vendredi 18 octobre, la localité d’Andem a eu l’honneur de recevoir Madame le gouverneur, suivie le lendemain par les populations de Bambouchine et de Bikélé. Ces échanges continuent avec des rencontres prévues dans les communes de Ntoum, Nzamaligue et Ayémé maritime, ainsi que dans d’autres quartiers, tels qu’Akournam et Awoungou. Ces consultations visent à garantir que toutes les parties prenantes soient informées et impliquées dans le processus décisionnel, tout en favorisant une meilleure acceptation du projet.
Le projet de contournement se compose de quatre autoroutes principales, qui relieront des points stratégiques de la région. La première autoroute reliera le carrefour 9 provinces au Cap Estérias, en passant par le Cap Caravane, puis par Bambouchine et Bikélé jusqu’au port d’Owendo. Une seconde voie partira d’Andem pour rejoindre Nzamaligue, avant de se diriger vers Ayémé maritime et Akournam. Les deux autres autoroutes relieront respectivement Ntoum à Cocobeach, et Akanda à Owendo, en traversant Libreville.
Consciente des impacts que ce projet peut engendrer sur les communautés locales, Marie Françoise Dikoumba a tenu à rassurer les populations susceptibles d’être touchées. L’État a prévu des mesures d’accompagnement, notamment un Plan d’Action et de Relogement (PAR) destiné à indemniser les propriétaires affectés et à leur trouver de nouvelles parcelles. Ce processus inclura des équipes d’experts de l’Agence Nationale des Travaux Topographiques, de l’Urbanisme et du Cadastre, qui effectueront des enquêtes parcellaires pour évaluer les biens concernés et établir les indemnités nécessaires.
La gouvernance s’engage à assurer un suivi rigoureux de ce processus, avec des délais clairs pour le paiement des indemnisations. Selon madame Dikoumba, le délai légal pour libérer les lieux est d’un mois après perception de l’indemnisation. Cela vise à permettre aux habitants impactés de se réinstaller dans de bonnes conditions, tout en minimisant les désagréments causés par le projet.
Pour garantir la transparence et l’implication des communautés, des comités locaux de suivi seront mis en place, composés d’habitants affectés et de chefs de quartier. Ces comités joueront un rôle crucial en servant d’interface entre les populations et les autorités, assurant une communication fluide et continue tout au long du projet.
Marie Françoise Dikoumba a également souligné l’importance de ce projet pour le développement du Gabon. En favorisant l’accessibilité et en améliorant les infrastructures de transport, le pays se positionne pour stimuler la croissance économique et faciliter les échanges entre ses différentes régions. Le gouverneur a conclu ses propos en affirmant que la construction de ces autoroutes est non seulement une réponse aux besoins de mobilité des Gabonais, mais aussi un acte fondateur pour l’avenir du pays, qui aspire à un développement harmonieux et inclusif.
Ainsi, le projet de construction de la voie de contournement du Grand Libreville, sous l’égide du président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, constitue une avancée significative dans le cadre des efforts visant à moderniser les infrastructures gabonaises. Ce projet novateur augure d’un futur où le développement des voies de communication s’accompagne d’une prise en compte des besoins des populations locales, essentielle pour une transition réussie vers une économie dynamique et durable.