Par Davy James
Sans salaire depuis 4 ans pour certains, et 3 ans pour d’autres, le collectif des enseignants-chercheurs de l’Université Omar Bongo (UOB) recrutés entre 2019 et 2021 a décidé de passer la vitesse supérieure lundi 3 avril courant à Libreville.
C’est donc par un sit-in qu’il a pris la résolution de manifester son mécontentement, parce qu’ayant fait d’énormes concessions.
“Depuis 3 ans, nous avons privilégié la voie de la diplomatie en interpellant notre hiérarchie par courriers et même en rencontrant les autorités de tutelle. Ne trouvant pas de solution, nous sommes hélas contraints de passer par ce Sit-In pour interpeller le Chef de l’Exécutif, la Première Dame, le Premier Ministre et les Présidents des deux chambres qui ont la capacité et le pouvoir symbolique de faire bouger les lignes afin que nous soyons restaurés dans notre dignité”, ont déclaré les enseignants-chercheurs.
À l’origine, un problème de dispositions. Pour eux, le collectif qui les représente a été construit autour de l’arrêté 0051 du 20 mai 2021, il y a tout juste 3 ans.
Un texte produit par le ministère de l’enseignement supérieur, lequel fixait aussi les nouvelles modalités de recrutement du personnel de l’enseignement supérieur en République gabonaise.
Cependant, les enseignants-chercheurs disent avoir été recrutés sur la base de l’article 6, du décret 866/PR/MES/MFP du 20 août 1981. La loi n’étant pas rétroactive, ces derniers contestent, tout en demeurant pacifiques, la première disposition citée en sus.
Une situation malheureuse, qui a conduit ces compatriotes à une clochardisation honteuse.
“Depuis 4 ans pour certains et 3 ans pour d’autres nous donnons régulièrement cours dans nos départements respectifs à l’UOB et écrivons à notre hiérarchie pour la régularisation de nos situations administratives. Depuis lors, nous avons certes obtenu des avancées considérables de notre tutelle mais le problème demeure entier”, expliquent-t-ils.
Non sans préciser : ” En effet, après de nombreuses sollicitations et des séances de travail, nous avons pu signer nos fiches bleues depuis le mois de décembre 2022.
Livrés à nous-mêmes, précarisés et clochardisés, depuis 4 ans nous assurons néanmoins nos enseignements sans salaire, ni pré-salaire (le pré-salaire étant supprimé depuis 2021)”.
“Comme vous le savez, l’université va reprendre une nouvelle année et on se dit qu’il n’est pas question qu’on reparte faire les cours dans ces conditions “, a déclaré Messe Mbegha Christian, enseignant-chercheur département de géographie, UOB.
Pour eux, il est quasiment impossible de tolérer plus longtemps cette situation d’inconfort général.
“Nos dossiers se trouvant au Ministère du Budget, nous sollicitons les plus hautes autorités afin de trouver une situation immédiate à notre problème“, ont-ils appelé.