Par Stive Roméo Makanga
A la faveur de la 2e journée pharmaceutique nationale (JPN), tenue vendredi 6 mai courant à l’initiative de l’Ordre national des pharmaciens, les professionnels du secteur ont longuement épilogué sur l’usage rationnel du médicament, thématique retenue pour cette énième édition, laquelle a constitué l’objet des échanges.
Une rencontre rehaussée par la présence de Dr Guy Patrick Obiang Ndong, ministre de la Santé et des affaires sociales, explicite de l’engagement des plus hautes autorités de la République sur l’intérêt qu’ils apportent à la politique pharmaceutique nationale.
« Comme vous le savez, d’importantes réformes ont été entreprises ces dernières années dans le secteur pharmaceutique », a-t-il déclaré, en prime.
Des réformes qui ont manifestement concouru à la création d’une agence nationale du médicament : « Cette réforme a également permis d’avoir aujourd’hui quasiment zéro médicament parterre grâce à la pénalisation et la criminalisation du médicament sur le territoire nationale. Nous avons aussi entrepris d’autres réformes pour créer un environnement industriel pour que nous puissions fabriquer des médicaments », a explicité le membre du gouvernement, rendant plus plausible l’exposé préalable de Dr. Jeanne Sylvie Ntsame Mba, directrice générale de l’Office pharmaceutique nationale (OPN), institution réformée en société d’Etat.
« Dans la chaîne de distribution nationale des médicaments et autres produits de la santé, l’Office Pharmaceutique national représente la centrale d’achat des médicaments essentiels et génériques », a-t-elle rappelé, avant de spécifier certaines caractéristiques nées de la réforme : « La mission de l’OPN, conformément à l’article 2 du décret 00147/PR/MS du 7 juin 2021, donne à l’OPN le rôle de l’approvisionnement en médicaments et autres produits de la santé, principalement pour les formations sanitaires du secteur public et subsidiairement pour les formations sanitaires du secteur privé ».
Des réformes consécutives, à en croire Dr. Jeanne Sylvie Ntsame Mba, à des faiblesses majeures observées par les plus hautes autorités.
Il s’agissait principalement du budget de l’Etat, jugé « très insuffisant », qui constituait jusque-là la seule source de financement.
Sans oublier la méconnaissance réelle des besoins des formations sanitaires, de même que la difficulté de recouvrer les dettes au niveau des formations sanitaires publiques.
Des torpeurs couplées à la vétusté des locaux et la quasi-inexistence d’un système d’informations pharmaceutiques.
Mais réformé en société d’Etat, l’OPN a désormais un Conseil d’administration, avec comme tutelle le ministère de la santé et des affaires sociales, un appui financier du FGIS et un appui technique du NPHARMA.
Rendu dynamique, l’OPN a également vu son équipe technique être considérablement renforcée, y compris les nouveaux outils de gestion, ainsi que la réhabilitation des magasins, avec une augmentation de la capacité de stockage.
Des réformes dont s’est satisfait Dr. Guy Patrick Obiang Ndong.
Subdivisée en deux principales sessions de communications, suivies de 7 grands ateliers, la 2e journée pharmaceutique nationale a vu les interventions concomitantes des pharmaciens, médecins et chercheurs, sur la problématique du médicament.
Qu’il s’agisse de la détection des médicaments et autres produits de santé de qualité inférieure ou falsifiés ; ou de l’apport du dépistage du paludisme en officine, de nombreuses questions cruciales ont été évoquées.
Pour le ministre de la santé et des affaires sociales, toutes les propositions formulées à l’issue de cette 2e journée permettront la régulation de l’utilisation du médicament par le prescripteur et la formation de ces derniers.
Mais les recommandations au terme des réflexions constituent pour lui le principal leitmotiv qui devrait sous-tendre le dispositif réglementaire qu’adoptera le gouvernement.