Par Agnès Limori
Où est passée l’enveloppe dégagée au profit des petites et moyennes entreprises (PME) ayant effectué les travaux de réhabilitation des circuits électrique et hydraulique du stade d’Angondjé, y compris les travaux de génie civil, dans le cadre du cadre du Dialogue national inclusif (DNI) ? L’interrogation, pour l’instant sans réponse, laisse les sociétés concernées dans la crainte qu’elles auraient été oubliées par l’État.
Face à l’état de décrépitude de l’enceinte sportive citée précédemment, les autorités de la transition avaient mobilisé plus d’une dizaine d’entreprises gabonaises pour la réfection des installations hydrauliques et électriques, tant à l’extérieur qu’à l’intérieur du stade. Ceci afin d’offrir aux participants au DNI un cadre propice à la réflexion.
Plus de six mois après cette messe qui a réuni toutes les composantes gabonaises, ces PME attendent tours de percevoir la totalité de l’enveloppe prévue à cet effet. Du moins les sociétés qui ont réellement travaillé et qui sont donc formellement identifiées. Puisque, apprend-on, des responsables auraient favorisé le versement de grosses sommes d’argent à des entreprises d’amis. L’on parle d’une dette avoisinant le milliard de FCFA.
Au demeurant, malgré les multiples relances, le gouvernement brille par un mutisme inquiétant. Un silence d’autant plus inquiétant que ces entreprises, qui ont préfinancé lesdits travaux, sont en proie à des difficultés de trésorerie aujourd’hui, au point de ne plus être capables d’assurer sereinement leurs charges vis-à-vis de leurs fournisseurs et de leurs employés.
Et voilà donc plusieurs mois que, réunies en collectif, elles multiplient les correspondances à l’endroit des ministres André Jacques Augand (Sports) et Murielle Minkoué (en charge de la Réforme des institutions), avec ampliation au président de la Transition et au chef du gouvernement, pour exposer leurs difficultés. «Nous sommes des entreprises gabonaises ayant travaillé au stade de l’amitié et au Palais des sports de Libreville, dans le cadre de la préparation des infrastructures pour accueillir le Dialogue national inclusif. Les travaux, réalisés intégralement, ont fait l’objet de préfinancement de notre part. Après la livraison, nous n’avons reçu qu’une avance, au mois de mai 2024, de l’ordre de 20% avant démarrage des travaux. Depuis lors, nous n’avons toujours pas reçu le solde», peut-on lire dans les nombreuses misses adressées par les responsables des onze entreprises concernées.
Lesquels continuent de rester des patriotes malgré tout, tout en continuant à escompter que le gouvernement cesse de renvoyer l’image du «mauvais payeur». «Nous avons confiance en notre Etat, notre président et en notre gouvernement», se résignent-ils.