Par Stive Roméo Makanga
Au motif qu’un orage pas comme les autres se serait abattu dans le G2, partie du Gabon dont il est originaire, Ali Bongo Ondimba s’y est rendu ce jeudi 18 mai.
Objectif: témoigner par un tour furtif, éclair, et donc évanescent, d’un peu de son humanisme aux populations sinistrées.
Une excursion inopportune, qui n’est, dans le fond, qu’un prétexte de plus pour le président gabonais de faire son show, et continuer de vendre du vent aux populations déjà si lourdement meurtries.
En effet, faut-il rappeler à l’Exécutif gabonais que des milliers de ses compatriotes à travers l’hinterland n’attendent de lui qu’il remplisse simplement les devoirs de sa charge?
Faut-il un livre illustré à Ali Bongo Ondimba pour qu’il se rende compte (enfin) de la résilience à laquelle ont recours depuis des décennies les populations de Mimongo, Mvadi, Malanga, Bakumba, Ndéndé, Makongonio, Lebamba, Mbigou…?
Si un orage, qui n’a fait que quelques dégâts matériels, est capable de faire sortir de son palais (présidentiel) la première institution du pays, on se demande bien comment il se fait que les souffrances vécues au quotidien par les populations à l’intérieur du pays n’ont pas pu jusqu’ici autant l’émouvoir.
Que dire donc? Que les populations de Makongonio, qui boivent de l’eau impropre, n’ont aucun centre de santé pour se soigner, aucun réseau routier praticable en toute saison, et aucune école crédible, ne méritent pas l’attention présidentielle? On est tenté de le croire.
L’humanisme d’Ali Bongo Ondimba ne devrait pas être à géométrie variable. C’est d’ailleurs tout le reproche qu’on a de cesse de lui faire depuis l’entame de ses deux infructueux septennats (Probablement même les pires dans l’histoire du Gabon).
Si Ali Bongo Ondimba est “obligé” de se déplacer pour un orage, fut-il insolent et malpoli, quid du rôle du gouverneur, et des autres autorités administratives et locales du G2?
Le déplacement du président de la République était-il à ce point si nécessaire ?
Et que dire de la dépense engendrée par le fait de ce déplacement ? Combien a été décaissé dans les caisses du Trésor public?
Des questions, et des questions.