Par Stive Roméo Makanga
Au cœur du village Graine de Bolokoboué, dans la zone dite du Cap Esterias, l’ingénieur Hervais Omva, coordonnateur des activités de l’ONG IDRC Africa, a accordé une interview à la presse, revenant sur le référendum constitutionnel qui s’est tenu le 16 novembre dernier. Dans ce cadre champêtre, il a plaidé pour un Gabon réformé, en phase avec les attentes de ses citoyens, tout en soulignant l’importance de faire de l’agriculture un levier stratégique pour atteindre l’autosuffisance alimentaire.
Représentant une plateforme qui regroupe près de 200 acteurs issus de syndicats, associations, coopératives et entreprises agricoles, Hervais Omva a annoncé que la majorité des membres avaient massivement soutenu le projet de nouvelle constitution. « Nous avons soutenu le OUI parce que nous avons fait un constat. Nous avons évalué ce qui se fait au Gabon depuis un an et quelques mois, et nous avons estimé qu’il était important de soutenir le OUI pour pouvoir avancer », a-t-il déclaré avec conviction.
Pour l’ingénieur, la nouvelle constitution offre des perspectives prometteuses pour accompagner les réformes nécessaires dans un pays en quête de transformation. Bien que conscient des imperfections inhérentes à toute œuvre humaine – « C’est une œuvre humaine et aucune œuvre humaine n’est parfaite », a-t-il admis – il estime que ce texte constitue une base solide pour renforcer la gouvernance et le développement économique du Gabon.
Hervais Omva a également relevé que ce référendum illustrait la maturité démocratique du pays : « Au Gabon, nous sommes dans un processus démocratique évolutif et ce référendum a permis de le montrer. »
En tant que spécialiste reconnu de l’agriculture au Gabon, Hervais Omva n’a pas manqué de mettre en exergue les défis cruciaux auxquels le secteur est confronté. À ses yeux, l’agriculture doit être érigée en priorité nationale pour nourrir durablement les populations et réduire la dépendance du pays aux importations alimentaires.
« Il est possible d’atteindre l’autosuffisance alimentaire », a-t-il affirmé avec optimisme, tout en appelant les autorités de la Transition à faire preuve de lucidité et à engager des actions concrètes. Selon lui, les réformes doivent inclure :
– Une meilleure organisation des filières agricoles ;
– Des investissements ciblés dans les infrastructures rurales ;
– L’appui aux petits exploitants agricoles à travers des programmes de formation et de financement ;
– Une gestion rationnelle des terres pour stimuler la production locale.
Pour IDRC Africa, la plateforme qu’il coordonne, il est impératif d’accompagner les agriculteurs dans l’amélioration de leurs rendements, tout en valorisant les savoir-faire locaux. « Les acteurs membres de notre plateforme se retrouvent dans un certain nombre d’articles de la future constitution, car ils favorisent un environnement propice à leur développement », a-t-il souligné.
Sous l’impulsion de Hervais Omva, IDRC Africa a mené une campagne active en faveur du « Oui » au référendum. « Nous avons milité dans toutes les provinces et départements du Gabon en faveur du Oui », a-t-il rappelé, insistant sur la nécessité d’unir les forces pour porter des réformes ambitieuses.
Son engagement témoigne de sa volonté de construire un Gabon plus efficace, où l’agriculture jouerait un rôle prépondérant dans l’édification d’une économie souveraine et durable.
Hervais Omva appelle de ses vœux une mobilisation collective autour de l’agriculture, considérée comme un levier stratégique pour répondre aux défis sociaux et économiques du pays. Pour lui, la nouvelle constitution représente une opportunité de repenser les politiques publiques et d’accélérer la transformation structurelle dont le Gabon a tant besoin.