Par Stive Roméo Makanga
Après une garde à vue pleine d’irrégularités et non respectueuse des droits de l’Homme, Pierre Alain Mounguengui (PAM), le président réélu de la FEGAFOOT ce mois d’avril à Lambaréné, a été placé sous mandat de dépôt à la Prison centrale de Libreville pour une décade, en attendant d’être fixé sur son sort. Sauf que plusieurs éléments manquent au dossier, et, de l’avis de nombreux observateurs, il s’agit là encore d’une parodie de justice et malheureusement, toute la lumière ne sera pas faite sur la pédocriminalité qui a eu cours dans le monde du football gabonais ce, pendant plus de 30 ans.
Le placement en détention préventive du président de la Fédération gabonaise de football après son passage devant le juge d’instruction vient une nouvelle fois remettre en cause la sincérité de la justice pourtant très attendue dans ce dossier gargantuesque.
Les vices de procédures sont plutôt grossières et, tout a été manifestement fait pour placer sous mandat de dépôt Pierre Alain Mounguengui (PAM), réélu de façon régulière à la tête de l’institution qu’il dirige.
Ce dernier est accusé de “non-dénonciation” des faits de pédophilie ayant eu cours dans le monde du football. Une accusation qui sonne comme une plaisanterie, lorsqu’on considère toutes les personnalités ayant été informées par les footballeurs eux-mêmes, au plus fort du phénomène.
Les ministres des Sports de l’époque, mis au fait, avaient préféré, ainsi que le témoignait Brice Makaya, un ancien d’Azingo, fermer les yeux puisque les accusations impliquaient de nombreux proches de la présidence de la République.
Idem pour les précurseurs de PAM, qui n’ont, sur le sujet, jamais affichés une volonté de porter le fait devant les institutions compétentes.
C’est donc la preuve d’une omerta entretenue par “le système”, dont les preuves n’ont de cesse de foisoner, au regard de ce qui s’apparente désormais à un acharnement contre le président réélu de la FEGAFOOT.
Après 6 jours de garde à vue à la Direction Nationale de la Contre Ingérence et de la Sécurité Militaire communément appelé B2, bien au-delà des 48 heures requises, sans possibilité pour PAM d’avoir accès ni à son médecin, ni à son avocat, ce dernier a dû être placé en détention préventive à la prison centrale de Libreville.
Une détention préventive jugée curieuse par notre confrère ayant indiqué : « Le juge numéro 8 a été choisi, une dame selon certaines informations, cette dernière aurait tout simplement lu le droit et aurait par la suite décidé de libérer Pierre-Alain Mounguengui, car n’ayant pas eu des éléments à charge contre le concerné ».
Un scénario similaire à celui ayant eu cours au B2.
L’on s’en souvient encore, au terme de sa confrontation avec Parfait Ndong, il était apparu aux yeux des enquêteurs que les faits reprochés à PAM étaient bien loin d’être solides. De fait, ces derniers décideront de le libérer.
Alors sur le point de quitter l’institution militaire, un coup de fil curieux ordonnera de le retenir malgré tout. Un ordre qui avait cependant surpris les enquêteurs, qui avaient fini par comprendre toutes les manigances derrière cette audition dont ils avaient été les acteurs.
Les faits se sont donc répétés. Le juge ne trouvant aucun élément à charge et autorisant la remise en liberté de PAM, un second, hors du territoire national a donc été commis sur l’affaire.
« A la suite de cela, l’affaire lui aurait été retirée et confiée au doyen des juges (numéro 1). Cependant, le juge en question ne se trouvant pas sur le territoire national mais en séminaire à l’étranger, Pierre-Alain Mounguengui a donc été placé sous mandat de dépôt puisque ne pouvant plus repartir au B2 », a révélé notre confrère.
Toutes les preuves d’un acharnement programmé sont donc constituées. Les contempteurs du président de la FEGAFOOT souhaitent sans doute le mettre sur la touche, dans la perspective de mettre à la tête de l’instance faîtière du football gabonais un des leurs. Serait-ce Jérôme Efong Nzolo, le candidat malheureux ? Le temps et le dénouement de cette affaire devrait nous situer.
Et s’il fallait croire Romain Molina, le journaliste d’investigation qui a porté le scandale de la pédophilie dans le football gabonais, énumérant même certains acteurs jusqu’ici pas du tout inquiétés par la justice, qu’en est-il de leur interpellation ? On se le demande.