Par Stive Roméo Makanga
« À la DGR, j’ai été humilié, déshabillé et laissé torse nu, en slip près de 48 heures dans une salle appelée le mitard. À la prison centrale, j’ai été extrait au moins trois fois de ma cellule par le directeur général de la sécurité pénitentiaire pour subir des intimidations. Tous ces faits, j’ai souhaité les déposer auprès de la juge d’instruction, il m’a été répondu que ce n’était pas possible » . Ce sont, entre autres, les révélations de Ike Ngouoni Aile Oyouomi, l’ancien porte-parole de la Présidence de la République, entendu devant la Cour criminelle spécialisée le 25 juillet courant.
Des révélations qui compromettent à la fois et une fois de plus le système judiciaire gabonais, ainsi que des organes tels la DGR, la Prison centrale de Libreville, souvent soupçonnés d’agir aux ordres de la présidence de la République.
Pour cet ancien collaborateur d’Ali Bongo Ondimba, les sévices subis à la Direction générale de recherche (DGR), ont été à l’effet d’incriminer Brice Laccruche Alihanga (BLA), l’ancien directeur de Cabinet de la présidence de la République.
Des informations livrées devant le tribunal de Libreville. «J’ai été humilié, torturé et intimidé pour incriminer Brice Laccruche Alihanga», a-t-il révélé, rejetant en bloc les différents procès verbaux (PV) auxquels il a été soumis durant l’enquête préliminaire et pendant la durée de l’instruction.
Ike Ngouoni Aila Oyouomi a reconnu par ailleurs avoir disposé de 150 à 350 millions de FCFA mensuel pour le financement de la communication présidentielle. Seul bémol, il ne s’agit pas de l’argent public.
“Les fonds prétendument détournées ne sont pas issus d’une ligne budgétaire publique, mais d’un compte privé : celui du président de la République, la Société internationale de services export Gabon, la SISEG”, a précisé Me Carole Moussavou, l’un des conseils de l’ancien porte-parole de la présidence de la République.