C’est un Ali Bongo Ondimba tout fringuant, que les gabonais découvraient en 2009. Tout sûr de lui, en dépit des oppositions à sa candidature pour la présidentielle, le rejeton d’Omar Bongo Ondimba promettait monts et merveilles à ses compatriotes.
Faire du Gabon un dragon, comme le sont aujourd’hui , Hong kong, Singapour, la Corée du Sud et la Taïwan, voilà ce que promettait l’actuel président de la République. Douze ans plus tard, la condition du pays, en terme de développement, n’a pas bougé d’un iota. Une désillusion pour de nombreux gabonais, qui avaient bu tous les discours politique jusqu’à la lie.
Dans son projet de société qu’il avait intitulé “l’avenir en confiance”, Ali Bongo Ondimba avait pris le soin de détailler ses ambitions pour le Gabon.
Sous un format de brochure, l’actuel chef de l’État s’était assuré que chacun de ses compatriotes l’ait, pour se convaincre comme lui, que le pays avait assez d’atouts pour être compté parmi les “dragons”, par le fait d’une dynamique de gestion des plus hautes autorités de la République.
Hélas, après deux mandats, l’actuel étant déjà finissant, la consternation du plus grand nombre est désormais évidente, y compris au sein de sa famille politique, le Parti Démocratique Gabonais (PDG au pouvoir).
Ali Bongo Ondimba n’a rien réussi. Et ce n’est pas exagéré de le dire.
En douze ans de magistère, le pays est au point zéro.
Avec la Covid-19, la précarité des populations s’est exacerbée.
Les leviers économiques présentés comme des avantages sont restés poussifs.
Le pays s’est fortement endetté sur des générations.
Personne n’est à mesure d’expliquer, arguments rationnels à l’appui, comment le fils d’Omar Bongo Ondimba ait pu échouer avec autant de cartes en main.
Une chose est certaine. Si en deux mandats Ali Bongo a échoué à faire du Gabon un “dragon”, selon ses termes, ce n’est certainement pas avec un troisième mandat qu’il y arrivera.
De plus, les profonds stigmates observables aujourd’hui dans la presque totalité des secteurs-clés confortent plus d’uns dans l’idée que comme pour une équipe de football, lorsqu’un sélectionneur n’y arrive pas, le changer pour un plus méritant est parfois la solution opportune.
Stive Roméo Makanga