Par la Rédaction
L’affaire opposant Jean Louis Dibangou, figure politique de la Doutsila, au journaliste Franck Charly Mandoukou, directeur du journal Gabon-Infos, prend une nouvelle tournure. En réponse aux accusations formulées par le journaliste dans un article publié le 25 août dernier, Jean Louis Dibangou a déposé une plainte pour “diffamation et propos mensongers” auprès du tribunal de grande instance de Libreville. Nous vous en faisons la synthèse.
Dans son article intitulé “Tensions dans la Doutsila : Des cadres sabotent la vision de Brice Clotaire Oligui Nguema”, Franck Charly Mandoukou avait mis en cause plusieurs personnalités locales, dont Jean Louis Dibangou, en les accusant de saboter les efforts du Président de la Transition dans le département de la Doutsila. Le journaliste pointait du doigt une gestion opaque et partiale des projets de développement, orchestrée par des cadres nommément cités, notamment Jonas Ibiatsi et Jean Louis Dibangou, sous l’influence supposée du ministre de l’Agriculture, Jonathan Ignoumba. Ces allégations ont vivement été contestées par les personnes incriminées, qui dénoncent un travail journalistique peu rigoureux et entaché de fausses affirmations.
Jean Louis Dibangou, principal visé par ces accusations, a décidé de porter l’affaire devant les tribunaux, tout en exigeant que Franck Charly Mandoukou apporte des preuves concrètes de ses allégations. Dans une plainte déposée le 29 août, dont notre Rédaction a obtenu copie, le plaignant réclame justice et souhaite que le journaliste justifie ses propos devant les instances judiciaires compétentes. « Il est temps que la vérité éclate au grand jour et que les auteurs de ces diffamations répondent de leurs actes », a déclaré un proche de Jean Louis Dibangou, manifestant l’indignation de ce dernier face à ce qu’il considère comme des attaques gratuites et infondées.
Selon l’entourage du plaignant, les accusations portées contre Jean Louis Dibangou et les autres cadres de la Doutsila sont non seulement erronées, mais relèvent d’une manipulation destinée à nuire à leur image publique. Ils déplorent une instrumentalisation de la presse dans le but de créer des dissensions et de jeter le discrédit sur des personnalités qui s’efforcent de travailler pour le bien-être de leur département. « Nous avons été consternés de lire ces articles accusant Jean Louis Dibangou de saboter la vision du Président de la Transition. C’est une accusation grave et sans fondement », a ajouté un membre du cercle rapproché de sieur Dibangou.
La plainte de Jean Louis Dibangou intervient donc dans un climat tendu marqué par des divergences sur la gestion des projets de développement dans le département de la Doutsila. Dans son analyse, le journaliste Franck Charly Mandoukou avait notamment reproché aux cadres cités de concentrer les projets uniquement dans certaines localités, laissant d’autres, comme le village de Nyali, totalement en marge des initiatives gouvernementales. En outre, il dénonçait des manquements graves dans la réalisation de projets antérieurs, laissant entendre que des fonds publics avaient été détournés ou mal gérés par ceux qu’il qualifie de « saboteurs de la vision présidentielle ».
Face à ces critiques pour le moins très acerbes, Jean Louis Dibangou et les autres cadres mis en cause refusent de se laisser intimider par ce qu’ils perçoivent comme une campagne de diffamation orchestrée contre eux. « Jean Louis Dibangou est un acteur engagé pour le développement de la Doutsila et n’a jamais œuvré contre les intérêts d’un quelconque village», affirme un proche, réitérant la volonté de Jean Louis Dibangou de voir la justice faire la lumière sur cette affaire.
En portant plainte, ce dernier espère non seulement rétablir son honneur, mais aussi rappeler l’importance de la rigueur journalistique et de la vérification des faits avant publication. L’issue de cette affaire pourrait également envoyer un signal fort aux acteurs de la presse gabonaise, les incitant à un traitement plus responsable de l’information, en particulier lorsqu’il s’agit de sujets sensibles qui touchent à la gestion publique et à la réputation des personnalités engagées dans la sphère politique.
En attendant que la justice se prononce, le climat de méfiance persiste, alimenté par des rivalités internes et des enjeux politiques complexes. La plainte déposée par Jean Louis Dibangou représente un épisode supplémentaire dans le feuilleton qui secoue la Doutsila, où les ambitions personnelles semblent parfois l’emporter sur l’intérêt collectif. Pour l’heure, tous les regards sont tournés vers les tribunaux, où le sort de cette affaire sera bientôt scellé.
Pour sa part, Franck Charly Mandoukou dit disposer de suffisamment de preuves accablantes. Il se dit par ailleurs prêt pour une confrontation devant la justice.
Nous y reviendrons.