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Justice/Hervé Patrick Opiangah : entre accusations controversées et procédure douteuse, quand reviendra le leader de l’UDIS ?

Par Stive Roméo Makanga

Depuis novembre 2024, Hervé Patrick Opiangah, le président de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) et ancien ministre des Mines, est sous le feu des projecteurs. Accusé de viol, d’inceste et d’atteinte à la sûreté de l’État, l’ancien ministre a quitté le pays, après avoir dénoncé une machination politique orchestrée semble-t-il par des figures influentes. Sans nous appesantir sur les faits reprochés, disons que l’enchaînement des événements a engendré des questions sur la légalité de la procédure engagée contre lui et sur la date éventuelle de son retour au Gabon.

Les tensions ont débuté le 14 novembre 2024, lorsqu’Hervé Patrick Opiangah a appelé publiquement à voter « Non » lors du référendum constitutionnel prévu deux jours plus tard. Cette prise de position a été suivie, le 20 novembre, par une convocation à la Direction des Affaires Criminelles, à laquelle il ne s’était pas présenté. Le même jour, son domicile avait été perquisitionné par des forces de l’ordre, et plusieurs de ses proches avaient été interpellés. Face à ces événements, Hervé Patrick Opiangah, communément appelé HPO, a choisi de quitter le Gabon, en prétendant que sa sécurité n’était plus garantie.

Depuis son départ, l’UDIS, son instrument politique, n’a cessé de dénoncer ce qu’il considère comme une instrumentalisation de la justice à des fins politiques. Le parti a fortement relevé l’absence de preuves tangibles pour étayer les accusations portées contre son leader et a appelé plus d’une fois à sa réhabilitation immédiate. Dans une déclaration du 28 janvier 2025, la secrétaire permanente de l’UDIS, Lays Cynthia Amorissani, avait même qualifié les actions menées contre sieur Opiangah d’ »attentat politique » visant à museler une opposition légitime.

Parallèlement, l’affaire a eu des répercussions économiques notables. En tant qu’homme d’affaires influent, Hervé Patrick Opiangah est à la tête de plusieurs entreprises employant des milliers de Gabonais. Le gel de ses avoirs et l’absence de directives claires ont conduit à des retards de salaires, plongeant près de 5 000 familles dans la précarité. Cette situation a été dénoncée par les employés concernés, qui appellent les autorités à une résolution rapide de la crise pour éviter un désastre social.

Aujourd’hui, face à l’absence de progrès judiciaires et à l’inaction des autorités, l’UDIS a multiplié les appels en faveur du retour sécurisé de son président. Le parti a sollicité l’intervention de diverses institutions, dont l’Assemblée nationale et le Sénat de Transition, ainsi que la Conférence Épiscopale du Gabon, en espérant qu’une médiation puisse débloquer la situation. Cependant, à ce jour, aucune avancée concrète n’a été enregistrée, et la date du retour d’Hervé Patrick Opiangah demeure incertaine.

Dans une récente conférence de presse, l’UDIS a formellement indiqué que dans sa déclaration sur Gabon première, le 13 décembre 2024, le procureur de la République avait indiqué qu’une plainte avait été déposée à l’encontre d’HPO. Ce qui ne serait pas exact, affirme la formation politique. Conformément aux documents en leur possession, ladite plainte n’aurait été enregistrée que le 25 novembre 2024, soit 11 jours après la date annoncée par le procureur.

Depuis cette sortie, le parquet est demeuré silencieux. Face à ce qui précède, au regard de la procédure semble-t-il biaisée, à quand le retour d’Hervé Patrick Opiangah ? C’est la question qui taraude plus d’un, dans le microcosme politique gabonais.

Il faut dire que la communauté nationale et internationale observe de près l’évolution de cette situation, qui pourrait avoir des implications significatives pour la stabilité politique et sociale du pays.

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