D’aucuns l’avaient prédit. Le discours d’Ali Bongo Ondimba devant les deux chambres du parlement vendredi 25 juin courant n’a rien apporté comme solutions concrètes aux difficultés des gabonais.
Bien au contraire, cette énième adresse a été une occasion pour le chef de l’État de flatter l’ego des hommes et des femmes qui travaillent assidûment au maintien du pays dans l’obscurantisme.
Si Ali Bongo Ondimba s’est satisfait de “la solidité de nos institutions”, ils sont nombreux à pouffer de rire. “De quelles institutions parle-t-on, de celles qui se font dicter la conduite et les procédures ?” S’interroge un enseignant de Philosophie au Lycée national Léon Mba.
“(…) dans la tempête et la tourmente, que ce soit au niveau de l’Exécutif, du Législatif ou du Judiciaire, nos institutions n’ont jamais vacillé. Elles ont démontré, aux yeux de tous, leur solidité, mais également leur capacité d’adaptation et de résilience.” a déclaré le chef de l’État.
Un propos largement battu en brèche, du fait de son absence de réalisme.
En effet, les seuls grands dossiers en cours au tribunal de Libreville suffisent à contredire la prétendue “solidité”.
L’opération Scorpion, laquelle avait servi, après l’opération Mamba, à procéder aux arrestations de l’ancien directeur de Cabinet d’Ali Bongo et ses coaccusés est une véritable comédie.
Ils sont nombreux à avoir bénéficié soit de non lieux ou de condamnation avec sursis.
Des décisions de justice qui ont laissé le plus grand nombre pantois, avec le sentiment que le Gabon était définitivement aux mains des forces obscures.
Outre ce cas, il y a aussi l’Affaire du coup d’État manqué du 7 janvier 2019.
Les révélations à la barre du lieutenant Kelly Ondo Obiang auraient pourtant suffit à déclencher une série d’interpellations.
Jusqu’ici, les autorités judiciaires sont restées muettes, du fait de leur compromission et ou d’allégeance au pouvoir.
Dans son allocution, le chef de l’État a évoqué les notions de Paix, sécurité, d’égalité et de bien-être:
“Notre boussole doit être celle-là: garantir la Paix et la Sécurité, promouvoir la Liberté, l’Égalité et le bienêtre de tous nos compatriotes.”
Malheureusement, les gabonais ne se reconnaissent plus dans ces concepts, pourtant représentatifs des nations fortes et prospèrent.
Le “bien-être de tous”, évoqué par Ali Bongo Ondimba est loin de corroborer la réalité.
La précarité a fini d’enterrer les populations, lesquelles peinent à acquérir le strict minimum.
En somme, le discours d’Ali Bongo aux deux chambres du parlement n’a été d’aucun intérêt au vue des disparités qui, au fil des ans, enfoncent chaque jour un peu plus le pays.
Pauline Ntsame