Par Stive Roméo Makanga
Alors que la date butoire des élections générales approche à grands pas, les états-majors se bousculent, avec cet objectif de fignoler les listes définitives de leurs futurs représentants aux scrutins législatifs et locaux. Le cas du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), désormais agacé par l’entêtement de Santurel Ngoma Madoungou, décidé à être investi par le parti et ce, par tous les moyens.
Serge Maurice Mabiala, député au 1er arrondissement de la commune de Mouila depuis août 2019, après avoir balayé aux législatives partielles le professeur Léon Nzouba, avec un score de 58,16%, est désormais soumis à une grosse équation.
En effet, si des sources concordantes confient qu’il s’apprête lui-même à briguer un énième mandat, et que cette ambition est très applaudie par de nombreux proches et cadres du RHM, estimant que sieur Serge Maurice Mabiala est incontestablement une figure charismatique de l’opposition, d’autres personnalités du même parti ne jouissent en revanche pas de cette excellente réputation. Le cas de Santurel Ngoma Madoungou.
Pour être explicite, il faut dire que les populations du département de l’Ogoulou, à Mimongo, ont reçu une information selon laquelle sieur Santurel Ngoma Madoungou, ancien ministre sous le magistère d’Omar Bongo Ondimba, par ailleurs vice-président du Rassemblement Héritage et Modernité (RHM), souhaite une fois de plus être candidat pour le compte de ce parti aux élections législatives imminentes.
Ce que les populations qualifient de véritable “sorcellerie politique”, en ce sens que Santurel Ngoma Madoungou, en se présentant aux partielles de 2019, n’avait pu cumuler qu’un insignifiant suffrage de 13,55%, contre Gladys Moulengui, candidate du Parti Social Démocrate (PSD), qui avait quand à elle remporté l’élection avec un score magistral de 58,47%, face au candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG), Fabrice Kimo, 41,53%.
À cette grande bérézina électorale, où Santurel Ngoma Madoungou s’était plutôt fait battre comme un enfant, s’ajoute également les élections partielles de 2022 dans le 1er siège du département de l’Ogoulou-Mimongo, où le vice-président du RHM s’était de nouveau fait chicoter par son adversaire, récoltant pour cette circonstance à la commune et au département, un score de 12,83%. Une véritable tragédie.
Si l’on s’en tient aux documents soumis à notre appréciation, sur 14 bureaux de votes, n’eût été la petite victoire de son suppléant dans son village à Dibassa, la même débâcle se serait enchaînée.
Une élection qui avait été d’ailleurs annulée, mais avait vu le candidat du PDG, Charles Sadi s’imposer, avec un score de 55,50% face à la candidate PSD, Andréa Ghislaine Mbigou, 29,46%.
En réalité, pour les populations du département de l’Ogoulou-Mimongo, 1er siège, Santurel Ngoma Madoungou ayant été membre du gouvernement pendant 12 ans, d’une part; et ayant siégé pendant 20 ans à l’Assemblée nationale, d’autre part ; il devrait plutôt travailler à soutenir une nouvelle génération.
Exemple qu’il pourrait prendre sur Mathias Otounga Ossibadjouo, qui a publiquement renoncé au poste de MBP PDG, et refusé de se porter candidat aux législatives prochaines, histoire de laisser la place à la nouvelle génération.
Dans l’Offoué-Onoye, le patriarche Émile Doumba pourrait aussi être cité en exemple, lui qui s’est plutôt bien retiré, avec honneur, faisant la place à une nouvelle génération.
De même, le général Flavien Nzengue Nzoundou, dans le département de la Louetsi-Wano, actuel commissaire de la République, en a fait autant.
Des exemples à profusion, qui auraient pourtant pu inspirer Santurel Ngoma Madoungou, pour le respect de sa dignité. Que nenni!
Pourtant, face aux choix peu stratégiques du PDG, pour ce qui est des futurs candidats à Mimongo, les populations estiment que le RHM de Michel Menga pourrait jouer une belle partition à cette élection en faisant le choix d’investir de nouveaux visages, du sang neuf.
Ainsi, deux visages au sein du RHM pourraient inspirer le choix du secrétariat général, dirigé par Serge Maurice Mabiala, député du 1er arrondissement de la commune de Mouila.
Il s’agit d’Alain Bruno Bissielo, militant du RHM, ancien candidat indépendant aux élections partielles, et Jean François Ndzangadi, secrétaire général adjoint du RHM, chargé de la province de la Ngounié.
Selon nos sources, au cours de l’oraison funèbre du vendredi 30 juin au samedi 1er juillet dernier intervenue dans la Commune d’Akanda, organisé en faveur du défunt Landry Boussengui, fils du Dr Stéphane Iloko Boussengui, ancien conseiller du Distingué camarade Ali Bongo Ondimba, inhumé avec honneur et dignité, une vive discussion a alors éclaté.
De nombreux cadres, s’exprimant sur la question des législatives partielles, auraient alors estimé que Jean François Ndzangadi serait le choix le plus judicieux. Ils en auraient voulu pour preuve que ce dernier, ancien militant de l’UPG et actuel secrétaire général adjoint du RHM, connaîtrait beaucoup mieux le milieu politique du département de l’Ogoulou-Mimongo, et qu’à ce titre, il serait le meilleur choix pour le RHM.
Une probabilité qui aurait mis le feu aux poudres.
Aussi, selon une source digne de foi, au cours de cette même oraison funèbre où les cadres du département précité se sont réunis en masse pour honorer la mémoire de leur fils disparu, ils auraient été nombreux à conseiller Santurel Ngoma Madoungou sur l’évidence de céder la place à une nouvelle génération.
Ce que ce dernier refuserait, en plus d’avoir prétendu aller plaider sa candidature auprès du président, Michel Menga M’Essone, cela en se servant de certains cadres du Parti Démocratique Gabonais (PDG).
Cependant, face à la débâcle enregistrée par ce dernier aux dernières élections législatives partielles, et ce consécutivement, il serait peut-être judicieux que Serge Maurice Mabiala prenne ses responsabilités.
Dans tous les cas, la situation demeure électrique. Nous y reviendrons.