Législatives 2025 / 4ᵉ arrondissement de Franceville : Jean Lucien Doumbeneny, l’indépendant donné outsider face au PDG
Par Stive Roméo Makanga
Le premier tour des élections législatives, tenu le 27 septembre 2025, a livré son verdict dans le 4ᵉ arrondissement de Franceville. Ce scrutin s’est avéré fatal pour Marcel Libama, Alexandre Mikodji et l’Union Démocratique des Bâtisseurs (UDB), tous éliminés dès cette première étape. Désormais, deux candidats restent en lice pour le second tour : Abdul Rudman Youma, représentant du Parti Démocratique Gabonais (PDG), arrivé en tête avec 23,41 % des suffrages, et Jean Lucien Doumbeneny, candidat indépendant crédité de 19,05 % des voix.
Une vue du candidat, devisant avec les populations
Cependant, malgré son léger retard en pourcentage, Jean Lucien Doumbeneny apparaît comme un outsider de ce duel. Ingénieur agronome de formation, diplômé de l’Université des Sciences et Techniques de Masuku (USTM) en 1991 (où il fut major de sa promotion) puis de l’Université Laval au Canada, il se présente comme un « mbaïste » de la première heure, reconnu pour son ancrage académique et professionnel dans ce même arrondissement qui abrite son alma mater. Ce retour sur ses terres d’origine lui confère un poids symbolique considérable auprès des électeurs.
Une vue de l’assistance
Par ailleurs, Jean Lucien Doumbeneny dispose d’une solide expérience politique. Durant la Transition, il a siégé à l’Assemblée nationale, où il a occupé plusieurs fonctions stratégiques : président, vice-président, rapporteur et membre de commissions ad hoc, notamment sur les Lois de finances et l’Autorité de régulation du secteur de l’eau et de l’énergie électrique (ARSEE). De l’avis de quelques observateurs, ses collègues reconnaissent en lui un député rigoureux, ponctuel et empathique, capable d’approfondir les dossiers parlementaires. Contrairement à nombre de ses pairs, il a multiplié les comptes rendus parlementaires, en renforçant sa proximité avec ses mandants.
Une autre vue des populations
En outre, il convient d’ajouter que son action sociale sur le terrain constitue un autre pilier de sa popularité. On peut citer la réhabilitation des pompes publiques de Mingara à Yene, l’entretien des écoles de Makana, ENIF Application et Yene, le soutien aux programmes d’éclairage public de la cité CNSS et du pont sur l’Ogooué, ainsi que des dons matériels aux femmes commerçantes et aux personnes âgées. Ces gestes concrets, largement salués, ont renforcé à bien des égards, l’image d’un « député de proximité », soucieux du bien-être des populations.
En termes d’alliances politiques, le rapport de forces lui est également favorable. En effet, parmi les quatre candidats indépendants engagés au premier tour, plusieurs devraient se rallier à sa candidature. À cela s’ajoute le rejet croissant dont souffre le PDG, accusé d’incarner un modèle politique usé et de plus en plus contesté. Ainsi, la configuration électorale du second tour semble placer l’indépendant dans une posture pas si terrible que cela.
Enfin, au-delà de sa carrière et de ses actions, Jean Lucien Doumbeneny s’appuie sur une légitimité traditionnelle et familiale. Issu d’une lignée respectée (son grand-père, le chef Jean-Baptiste Doumbeneny, et son père, le général d’armée à la retraite Jean-Pierre Doumbeneny) il bénéficie du soutien symbolique des aînés, dont la veuve du puissant chef Ndilandongo de Mingara. De surcroît, il a su rallier les chefs de quartiers et renforcer son lien avec les populations en leur offrant des moyens de travail.
Le candidat, porté par les populations en liesse
Ainsi, en se présentant comme candidat indépendant, Jean Lucien Doumbeneny veut incarner l’Espoir et se positionne en rassembleur. Son slogan de campagne, « Agissons ensemble pour un avenir meilleur », traduit cette ambition de fédérer au-delà des clivages partisans. À l’approche du second tour, prévu le 11 octobre prochain, de nombreux observateurs estiment que le 4ᵉ arrondissement de Franceville, seule localité du Haut-Ogooué à abriter le stade des Panthères et l’USTM, pourrait bien confier son destin à celui que ses partisans qualifient déjà de « candidat du renouveau ». Nous y reviendrons.
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