Par Joseph Mundruma
En inculpant Christian Patrichi Tanasa, la semaine dernière, devant la Cour criminelle spécialisée pour détournement, complicité de détournement de fonds publics et blanchiment des capitaux, la justice n’a statué que sur les éléments liés à la gestion du prévenu.
Ces éléments sont explicites. L’ex ADG de la Gabon Oil Company (GOC) s’est servi de l’argent public pour des activités lugubres, pas très claires et donc pas tout à fait orthodoxes. Et, au nombre de celles-ci, le financement de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba (FSBO), l’octroie d’impressionnantes primes, allant jusqu’à plus d’un milliard de francs CFA, à Noureddin Bongo Valentin, le fils du chef de l’État.
Devant le juge, Christian Patrichi Tanasa a été on ne peut plus clair. Ces versements en liquide lui étaient imposés, et dans sa position, il ne voit pas comment il aurait pu faire le contraire.
Pour être crédible, la justice aurait pu, avant délibération, convoquer toutes les personnalités citées pour une comparution. Ce qui aurait permis de lever l’équivoque sur cette affaire retentissante.
Mais il n’en a rien été. Sylvia Bongo Ondimba et Noureddin Bongo Valentin peuvent dormir tranquille, respirer l’air frais, poursuivre leur vie comme si de rien était.
C’est encore une preuve, s’il en était encore besoin, de l’expression d’une justice dite à géométrie variable, ou aux ordres.
Les populations ont besoin de comprendre et se rassurer de ce que dans cette affaire, tous les doutes ont été levés, et que chaque denier public serve l’intérêt de tous.