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L’UDIS monte au front : « Nous ne lâcherons rien »

Par Stive Roméo Makanga

L’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) ne décolère pas. Face à une presse nationale et internationale réunie, le parti a, une fois de plus, levé la voix pour dénoncer ce qu’il considère comme une « injustice flagrante » à l’encontre de son leader, Hervé Patrick Opiangah (HPO). À travers une déclaration au ton incisif, jeudi 27 mars 2025, le parti appelle à la fin d’une saga juridico-politique qu’il qualifie d’« infamante », et enjoint les autorités de la Transition à sortir de leur silence.

Dans une salle comble, les responsables de l’UDIS ont déroulé leurs griefs avec une précision chirurgicale. Ils n’ont pas manqué de saluer la presse pour son rôle de vigie démocratique. Mais derrière cette courtoisie initiale, l’indignation suinte à chaque ligne de leur déclaration : depuis le 20 novembre 2024, Hervé Patrick Opiangah, présenté comme un entrepreneur patriote et un homme profondément enraciné dans son Gabon natal, serait victime d’une « traque » qu’aucune plainte, aucune infraction ne viendrait justifier.

Le parti affirme avoir présenté ses preuves devant l’Ambassade de France, obtenant une oreille attentive. « La France, fidèle à ses valeurs de liberté et de justice, a pris acte de nos revendications », a martelé un cadre du parti. Une manière à peine voilée de rappeler aux autorités gabonaises leurs propres devoirs envers leurs concitoyens.

Pour l’UDIS, Hervé Patrick Opiangah est plus qu’un chef de parti : il est l’incarnation d’un patriotisme économique et social. « Contrairement à d’autres, il n’a pas fait le choix d’exporter ses capitaux. Tout ce qu’il a construit, il l’a fait ici, au Gabon », a relevé la déclaration. Un rappel, aussi, des 30 ans d’engagement d’Opiangah pour son pays.

Mais au-delà de l’homme, c’est tout un écosystème qui vacille. La fermeture des entreprises de la holding HPO & Associés aurait laissé des milliers de Gabonais sans emploi. « Monsieur le Président de la Transition, vous avez promis de faire de la lutte contre le chômage votre priorité. Pourtant, vous restez silencieux face à cette tragédie sociale », a lancé le parti, tout en appelant à la réouverture des entreprises fermées et au rétablissement des droits de ses employés.

L’UDIS ne s’arrête pas là. Le silence des autorités face à leurs demandes répétées pour des manifestations pacifiques est dénoncé comme une entorse au régime déclaratif, pourtant inscrit dans la loi gabonaise. « Qui ne dit mot, consent », rappelle-t-on, en insistant sur la légitimité de leurs actions futures.

Le Président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, candidat à l’élection présidentielle d’avril 2025, est directement interpellé. « Vous nous avez promis un Gabon plus juste, plus respectueux des droits fondamentaux. Où en est cette promesse ? », a questionné l’UDIS, avant de citer Desmond Tutu : « Si vous êtes neutre dans les situations d’injustice, vous avez choisi le camp de l’oppresseur. »

Il faut reconnaître que le cas Opiangah dépasse la sphère politique pour toucher à l’identité même du pays, selon l’UDIS. À Mounana, son village natal, plus de 1500 personnes se sont rassemblées pour exiger son retour. « Le Gabon n’appartient pas à certains. C’est la terre de tous ses enfants », a clamé la déclaration, en appelant à la réconciliation et à la paix.

Mais derrière cette rhétorique de l’unité, l’UDIS pose une question cruciale : la Transition peut-elle incarner un nouveau départ si elle reste sourde aux cris d’injustice ? That is the question.

L’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale a conclut avec une mise en garde : tant que justice ne sera pas rendue à Hervé Patrick Opiangah, le parti poursuivra son combat. « Nous ne lâcherons rien », répète-t-on comme un mantra. Pour l’UDIS, ce combat n’est pas qu’une affaire de parti, mais un test pour la Transition elle-même, un baromètre de sa capacité à tenir ses promesses.

Si Brice Clotaire Oligui Nguema veut convaincre les Gabonais de la sincérité de son engagement, il devra répondre. L’ombre d’Opiangah plane sur la Transition, et chaque jour de silence rend son spectre plus pesant.

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