Par Pauline Ntsame
Avec l’ultimatum de 72 heures donné à Joël Meyer, l’ambassadeur de France à Bamako depuis 2018, la présence militaire sur ce territoire devient fortement hypothétique.
Lundi 31 janvier, la junte au pouvoir a annoncé sur le service public que l’ambassadeur de France au Mali n’avait plus qu’un court délai de 72 heures sur le territoire national.
‘’Le gouvernement de la République du Mali informe l’opinion nationale et internationale que ce jour (…) l’ambassadeur de France à Bamako, son excellence Joël Meyer, a été convoqué par le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale (et) qu’il lui a été notifié la décision du gouvernement qui l’invite à quitter le territoire national dans un délai de 72 heures’’, précisait le communiqué.
Pour les autorités maliennes, cette décision a été motivée par les propos tenu le 27 janvier dernier par Jean Yves Le Drian, le chef de la diplomatie française, qu’ils jugent très « hostiles » et « outrageux ».
“Ces déclarations tendent à remettre en cause et la légalité et la légitimité des autorités auprès desquelles l’ambassadeur de France est accrédité (…). Vous ne pouvez pas être accrédité auprès d’autorités que vous-mêmes vous ne reconnaissez pas”, avait ajouté Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires étrangères.
L’Élysée, qui ne souhaite pas un enlisement de la situation, a pris bonne note et mis tout en œuvre pour satisfaire cette exigence. Et, plus particulièrement, Paris a manifesté sa solidarité au Danemark, dont les troupes déployées au sein de la force européenne et placées sous le commandement français, avait été retirées.
Le Mali, qui bénéficie de la coopération de la Russie, devrait logiquement dans les prochains jours imposer le retrait des forces militaires françaises dans le pays. Les mercenaires du groupe russe Wagner, déjà très actifs dans le pays, ont à ce qu’il semble carte blanche dans toutes les opérations.