Soupçonné d’être le commanditaire de l’agression verbale sur la personne d’Alexandre Barro Chambrier (ABC) et de sa délégation à Okondja, dans le département de la Sebe Brikolo, par plusieurs jeunes délinquants arborant des t-shirts à l’effigie d’Ali Bongo Ondimba, des audios qui ont largement circulé sur les réseaux sociaux sont venus confirmer la suspicion.
Mathias Otounga Ossibadjo, l’actuel ministre de la décentralisation en est bien l’instigateur.
Dans l’audio qui a fuité, on y entend le membre du gouvernement, par ailleurs originaire de la province et de la localité, traiter ABC “d’invité indésirable”.
Un qualificatif honteux et particulièrement rétrograde, qui pose une fois de plus la sempiternelle question de démocratie, jugée absente du Gabon et ou confisquée par le Parti Démocratique Gabonais (PDG), parti au pouvoir.
De fait, ils sont désormais nombreux à s’interroger. Qu’entend Mathias Otounga Ossibadjo lorsqu’il prétend que ABC est un “invité indésirable”? Le ministre de la décentralisation croit-il être plus gabonais sur ces terres que Alexandre Barro Chambrier ?
Dans tous les cas, le membre du gouvernement aura montré les limites de sa conception du combat politique.
Plus grave encore, en instrumentalisant les jeunes compatriotes au sabotage, sous le couvert d’une loyauté à Ali Bongo Ondimba implique de fait, l’image du chef de l’État, qui devrait être dissociée de toutes ces bassesses.
Ali Bongo Ondimba, du fait de ses fonctions, est le garant de la démocratie. Le débat politique, donc contradictoire, est un combat d’idées.
En recourant à la force et à la barbarie, en faisant menacer des compatriotes de ne surtout pas aller aux causeries d’un opposant, Mathias Otounga Ossibadjo a non seulement sali l’honorabilité du PDG, mais aussi et surtout l’image du chef de l’État.
Si le népotisme, et les relations occultes n’étaient pas aussi importantes au Gabon, le membre du gouvernement aurait soit rendu son tablier de façon volontaire ou contraint à le faire.
Par Agnès Limori