Par Stive Roméo Makanga
Les mobilisations antérieures ont laissé présager pour ce samedi 11 février au Stade d’entraînement de Nzeng-Ayong, dans le 6e arrondissement de Libreville, un déferlement encore plus aigu. Pari tenu pour Hervé Patrick Opiangah et son UDIS, qui ont confirmé leur réputation de “grand mobilisateur”.
Elle a ouvert la brèche (et s’y est engouffrée) d’une formation politique profondément active et dont le principal leitmotiv s’articule autour des enjeux socio-économiques, principale préoccupation des populations. L’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale (UDIS) s’est voulue sincère, dans un propos non équivoque, sur ce qui constituent aujourd’hui les problématiques essentielles.
Qu’il s’agisse de l’égalité des genres, des crimes rituels, des retraites, du chômage des jeunes, de l’entrepreneuriat, et de l’amélioration globale des conditions de vie des populations, aucune question n’a été éludée par les principaux intervenants qui concomitamment, se sont succédés sur l’estrade consacrée.
“L’aide multiforme (…) que vous apportez aux plus démunis dans l’ensemble du pays, par les réfections des maisons, le paiement de la scolarité de plusieurs enfants issus des milieux défavorisés, l’accompagnement des jeunes filles mères et bien d’autres actions au bénéfice de la communauté sont les preuves de votre engagement pour une plus grande justice sociale au Gabon”, a rappelé le représentant des sages, plaçant la question sociale au centre des actions du leader de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale.
LA RETRAITE: UNE QUESTION TOUJOURS SI PROBLÉMATIQUE
“L’UDIS a la responsabilité par son positionnement idéologique, de toujours proposer des solutions efficaces ou une réforme essentielle pour améliorer le système des retraites au Gabon. Il n’est pas bon que la retraite procure un sentiment d’abandon et d’angoisse. Les retraités Gabonais du secteur public et privé méritent de vivre en toute sérénité et de ne pas considérer la retraite comme le commencement d’une fin de vie” a déclaré le même intervenant, se fondant sans nul doute sur les données en la matière.
Déjà en discussion en 2022, la rapide croissance de la population des assurés sociaux avait vite convaincu l’urgence de l’adoption d’une réforme globale du système des pensions. Une étude actuarielle pour arrimer les dépenses de retraites au nouveau système de rémunération avait même été lancée par le Ministère du Budget. Pour l’UDIS, cette problématique demeure essentielle, d’autant plus que le nombre de retraités est passé de 20.000 à plus de 25.000, soit une hausse de plus de 20%, sur la seule période de 2016 à 2022.
DES ACTIONS CONCRÈTES ENCORE PLUS IMPORTANTES
Si Cynthia Kotha, la représentante des femmes a tenu au cours de son allocution à aborder les questions relatives à l’égalité des genres et aux violences faites aux femmes, qu’elle considère comme “un phénomène rétrograde”, elle a du reste rappelé que les conséquences d’un tel phénomène constituent “une atteinte grave aux droits fondamentaux de la personne humaine”. Démontrant aussi l’étendue des effets néfastes, qui sont loin de n’affecter que la femme, en tant que genre, mais participerait également à la déstabilisation de toute la cellule familiale.
“Continuez à lutter contre les violences faites aux femmes”, a appelé Cynthia Kotha.
L’UDIS, PORTEUSE D’UN IDÉAL POUR LA JEUNESSE
“La jeunesse a besoin de repères ; votre engagement envers les jeunes à travers votre Club de football CF Mounana a favorisé l’éclosion de plusieurs talents à l’instar d’Aaron Boupendza, pour ne citer que lui”, a déclaré Koumba Koumba Alexia, la représentante des jeunes de l’UDIS, se fondant dans un lyrisme tout à fait déclaré à Hervé Patrick Opiangah.
“Vos différentes structures emploient plus de 1000 jeunes dans l’ensemble du pays. Ce qui a permis à des milliers de jeunes gabonais de sortir de l’oisiveté et du chômage. Comment ne pas être admiratif de votre détermination ? Comment ne pas vous suivre dans votre combat pour une plus grande justice sociale ? Comment ne pas se laisser embarquer par cette vague jaune porteuse d’espoir et d’ouverture vers des lendemains meilleurs ?”, a-t-elle justifié.
Face aux questions et aux appels formulés, Hervé Patrick Opiangah s’est voulu incisif sur certains aspects, et ceux relatifs à la xénophobie et au repli identitaire ont occupé une place toute particulière dans son laïus. L’argumentaire fondé sur l’anticolonialisme a été très vite battu en brèche, tranchant tout bonnement avec les supputations et circonvolutions malheureuses souvent entendues.
Évoquant la tragédie Rwandaise des années 90, avec la décimation du peuple Tutsi, le leader de l’Union pour la Démocratie et l’Intégration Sociale a vite fait de déclarer : “Nous ne sommes que deux millions…à peine”.
Pour lui, il est question aujourd’hui de responsabilité : “Le Gabon a besoin pour atteindre ses objectifs de développement que sa jeunesse soit responsable, qu’elle se prenne en main et qu’elle ne se laisse plus distraire par les perfides trompeurs”, a-t-il déclaré, énergique.
En définitive, tous les piédestaux de son argumentaire solidement érigés et appelant les populations à une adhésion massive des troupes qu’il dirige, Hervé Patrick Opiangah a décliné l’ambition globale de sa création politique. “À l’UDIS nous sommes là pour nous battre. Nous devons avoir plus d’élus à l’Assemblée nationale. Seul, je ne peux pas”, a-t-il explicité.
Un propos entendu, parfaitement corroboré par des ovations assez véhémentes.