Par Joseph Mundruma
Pour le lancement de sa campagne, Ali Bongo Ondimba a choisi, à l’étonnement général, la gare ferroviaire d’Owendo (fermée depuis plusieurs mois), et s’est donné à un exercice bien controversé : promettre. Face à ses auditeurs, le président candidat a présenté son nouveau projet de société désigné « pacte social et républicain », lequel entend, selon lui, refonder le modèle social et économique du Gabon. Un énième leurre, si l’on considère que les deux précédents (2009 et 2016) n’ont jamais été tenus.
Il s’agit d’« Un pacte qui formule 87 propositions », abusivement présentées comme « concrètes, précises, opératoires, reposant sur trois piliers solides comme un Kévazingo ». On aura tout entendu.
« Pour tous, un pacte de solidarité qui renforce les liens entre toutes les Gabonaises et tous les Gabonais, un pacte de cohésion des territoires qui renforce l’autorité, un pacte de leadership qui réitère l’ambition d’être un pays pionnier et exemplaire dans le concert des nations », a déclaré Ali Bongo Ondimba.
Loin de s’arrêter, la nouvelle ambition du candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG) assure mettre à disposition des jeunes des contrats d’insertion emplois pour plus de 35 000 personnes, dont 5000 pour les premiers mois du mandat et 10000 vers la fin 2024.
A cela s’ajoute le plafonnement des prix des denrées de première nécessité ; la gratuité des bus étendue aux capitales des 9 provinces ; les allocations familiales doublés de 5000 à 10 000 FCFA par mois et par enfant ; l’action de rentrée triplé de 5000 à 15 000 FCFA par an et par enfant.
Des promesses qui ne retranscrivent, en fin de compte, que les insuffisances longtemps décriées par les populations, depuis les premières heures du magistère du fils d’Omar Bongo Ondimba.
« Ali Bongo est totalement déconnecté de la réalité », peste un compatriote, observant de loin toute l’agitation menée autour de la campagne du président gabonais.
Tenace sur ses convictions propres, le candidat du Parti démocratique gabonais (PDG) a assuré vouloir s’inscrire «dans une exigence continue de performance et de gouvernance paritaire qui intègre à la gestion de la chose publique les forces vives de la nation aussi bien issues de la nation que de la société civile». Une assertion qui est loin de corroborer la réalité, au regard des affrontements sans cesse observés entre le gouvernement et la société civile, ces dernières années.
Si Ali Bongo Ondimba assure avoir «gagné en expérience et en sagesse», et parfaitement disposé à tendre «la main à toutes celles et tous ceux qui souhaiteront prendre part à cet édifice collectif», il n’en demeure pas moins qu’entre le slogan et la réalité, existe un fossé long et grand comme les abysses.