Hervé Patrick Opiangah devrait-il craindre pour sa vie et redouter un complot d’empoisonnement ? C’est ce qu’a laissé supposer Stéphane Nzeng, décrit comme l’un des protégés de Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition, à la faveur d’un live conjointement animé avec Landry Amiang Washington, un autre activiste jouissant des bonnes grâces du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI). De graves révélations, qui pourraient déboucher sur une nouvelle plainte du principal concerné, cette fois-ci pour menaces de mort.
L’insolence avec laquelle Stéphane Nzeng et Landry Amiang Washington ont co-animé leur live Facebook mardi 6 août courant laissent à penser qu’ils auraient reçu toutes les assurances quand à l’issue du procès les opposants à Hervé Patrick Opiangah, qui a saisi la justice pour diffamation, la plainte ayant aboutie à une interdiction formelle de quitter le territoire national pour les deux activistes.
« Ton affaire là (ndlr la plainte ) ne va aller nulle part. Je suis là au Gabon il n’y aura rien », a déclaré tout détendu Stéphane Nzeng, à l’endroit de l’ancien ministre des Mines.
Plus grave, le jeune activiste présenté comme très proche du président de la Transition n’a pas lésiné sur les mots, évoquant en des termes assez clairs l’idée d’un complot d’empoisonnement contre Hervé Patrick Opiangah : « Ce sont tes propres gars là qui vont te damer dans la maison. La maison où tu es enfermée, où tu n’arrives plus à sortir, où tu ne manges que la nourriture d’Elsa. Cette nourriture là, c’est là dedans que tu vas trouver ce que tu cherches … Je te le dis nous sommes au Gabon non ? ».
Des propos qui ont littéralement enflammé la toile, autant pour leur rudesse que pour leur gravité. Si complot il y a contre l’ancien membre du gouvernement, Stéphane Nzeng en fait-il partie ? Tout semble conforter cette thèse, si l’on considère deux autres de ses assertions: « Opiangah est en bas, il est fini, il est à genoux (…), Opiangah ne va rien faire. Tout ce qu’il se pose comme question c’est que le coup viendra d’où, le coup fatal …» et « Il faut dégager le Gabon de ce genre de choses. Et nous allons le faire de façon factuelle et précise ».
Tout est dit. Hervé Patrick Opiangah devrait-il craindre pour sa vie? Qui donc dans le cercle du pouvoir aurait décidé de l’envoyer ad-patrès? Des propos que les deux hommes pourraient expliquer très bientôt en correctionnel.
Stéphane Nzeng et Landry Amiang Washington : des activistes amis du CTRI?
La condescendance et la témérité avec lesquelles les deux activistes se sont exprimés sur les réseaux sociaux interrogent sur leurs “protecteurs”. Il est indéniable que les deux hommes ont des appuis au sein de l’appareil judiciaire, si ce n’est au plus haut sommet de l’État.
Une situation qui fait naître d’autres questions : Qui projette de “damer” Hervé Patrick Opiangah ? L’ancien membre du gouvernement devrait-il craindre son proche entourage ?
Pour l’heure, tout semble indiquer qu’Opiangah devrait effectivement craindre pour sa sécurité. Reste à savoir si ces menaces resteront verbales ou si elles se concrétiseront. Dans un Gabon en pleine transition, les luttes d’influence semblent plus que jamais d’actualité