Par Joseph Mundruma
Dans un précédent article, nous exposions les pratiques des responsables syndicaux du ministère des Transports, suite à la grève illicite et insidieuse déclenchée par les agents de ce ministère il y a deux semaines. Alors que ce mouvement de grève persiste et que les usagers continuent de subir ses conséquences néfastes, le ministre des Transports demeure la cible des invectives des grévistes. Désormais, les hauts fonctionnaires de ce département s’associent aux mêmes syndicalistes vindicatifs pour exercer une pression sur le ministre, dans le but de se partager les fonds issus des frais d’inscription aux tests d’aptitude pour l’exercice de la profession de taxi (10 000 francs) et des frais d’examen (50 000 francs).
Cette manne financière suscite désormais la convoitise des syndicalistes en grève et des inspecteurs en charge du dossier. Une rixe a d’ailleurs éclaté entre les inspecteurs à ce sujet. Léandre Ntsagui, inspecteur général adjoint en charge de la marine marchande et ancien directeur général des Transports terrestres, est aujourd’hui la cible de son collègue Jean Bernard Biboundza, ancien directeur du centre d’édition des documents des Transports. Les rivalités s’expriment par la formation de clans et les diffamations sur les réseaux sociaux. Les deux protagonistes se livrent une bataille acharnée, chacun soutenu par un camp qui distille des informations professionnelles confidentielles au public. Dans cette lutte, le ministre des Transports n’est épargné par aucun camp.
Les syndicalistes en grève n’y vont pas de main morte. Alors même qu’ils n’ont pas encore levé leur mouvement, conséquence de détournements dans lesquels certains d’entre eux sont profondément impliqués, ils estiment devoir se partager les fonds issus des obligations financières liées à l’examen pour devenir conducteur de taxi. Le plus regrettable dans cette affaire est que, pendant que Loïc Ndinga Moudouma lutte pour restaurer la dignité de ce département et subit les invectives des syndicalistes pour des primes supposément impayées, ces mêmes syndicalistes s’associent aux inspecteurs pour détourner les fonds publics issus du projet taxi.
Comment comprendre que des agents, bénéficiant déjà de traitements salariaux élevés en tant qu’inspecteurs généraux adjoints, jouissant de primes trimestrielles conséquentes et ayant longtemps détourné l’argent du contribuable dans diverses fonctions, cherchent encore à s’enrichir davantage ? Et si le ministre décidait de mener des audits remontant dix ans en arrière, que pourrait-on y découvrir ? Comment comprendre que des syndicalistes, ayant déclenché une grève pour des primes de rendement impayées en raison de sommes détournées par eux et leurs complices, décident de mettre encore la pression sur le ministre pour détourner impunément ?
Nous ne cesserons de le dire : cette grève n’est qu’un moyen d’intimider le ministre des Transports, Loïc Ndinga Moudouma, pour le pousser à abandonner ses initiatives d’assainissement et permettre aux grévistes de conserver leurs privilèges et passe-droits accordés par les anciens ministres ayant subi les foudres de ces individus mafieux. Ces comportements, révélés au grand jour avec le dossier des taxis, devraient alerter le Président de la transition, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguéma, afin qu’il donne carte blanche au ministre des Transports pour purger ce département de ces individus qui ternissent son image. De nombreux compatriotes attendent à la porte du ministère des Transports pour obtenir leur premier emploi.
En limogeant ces derniers , principalement composés d’anciens détourneurs de fonds publics, nous rappelons à tous ces professionnels de détournements, tapis dans l’ombre du ministère, qu’ils n’auront plus le sommeil tranquille. Qu’ils sachent que la presse et les organisations irréprochables de la société auront un œil vigilant sur l’utilisation de chaque franc. Que le ministre sache qu’il devra rendre des comptes au peuple et aux organisations de la société civile s’il cède aux pratiques de ces “arnaqueurs”. L’occasion est trop belle pour renouveler l’élite de ce département. En clair, ces fauteurs de trouble doivent partir!