Par Stive Roméo Makanga
Après plus de 25 ans de présence en République centrafricaine (RCA), le Gabon, par son contingent militaire, a été humilié le 15 septembre dernier par un communiqué du secrétariat des Nations Unies (ONU), lui imputant des actes d’ “abus sexuels” sur des populations. L’information, fortement relayée sur France 24 et RFI, des médias français, a ébranlé Libreville.
Au fait de cette information, la presse locale centrafricaine dénonce depuis quelques jours, un vaste complot international contre le Gabon.
Selon toutes investigations rendues publiques, les abus sexuels imputés aux Militaires gabonais ne seraient rien de plus que des allégations, et que la MINUSCA aurait été alertée sur la base de simples déclarations, toutes sans fondement.
Si l’on s’en tient aux mêmes canaux d’information, il s’agirait de cinq filles, dont quatre résideraient dans la ville d’Alindao et une à Mobaye.
Invraisemblablement, les auteurs des “abus sexuels” seraient “des membres non-identifiés du contingent militaire gabonais”.
Sauf que ces informations restent à ce jour sujettes à caution et, difficilement vérifiables.
La décision de rapatriement du contingent gabonais prise par le secrétariat des Nations Unies aurait été motivée sur la base d’allégations faites dans des témoignages audio.
Plus surprenant encore, c’est qu’à ce jour, aucune des victimes prétendument auditionnées n’a été vues.
Dans les colonnes de la presse locale centrafricaine, ces dernières n’existeraient même pas car introuvables, et que l’ONG qui a assuré le suivi psychologique n’existerait pas non plus.
Fait plus étonnant, les populations des localités concernées par les abus sexuels indiqués par le secrétariat des Nations Unies et la MINUSCA ne sont pas du tout au courant des faits.
Des révélations qui viennent remettre en cause la démarche, tout comme la décision jugée hâtive du secrétariat des Nations unies, qui a vite fait de condamner le Gabon sans que tous les équivoques n’aient été levés.
En effet, le communiqué de cette institution indique que les autorités gabonaises ont été mises au fait de la situation le 7 septembre 2021, avec pour recommandation de désigner un enquêteur national et que l’enquête globale devrait s’étendre sur 90 jours tout au plus.
Or, la décision de rapatriement du contingent Militaire gabonais est intervenue le 14 septembre 2021, soit 7 jours plus tard.
Ainsi, avant l’épuisement des 90 jours et en moins d’un mois, le sort du Gabon avait même déjà été scellé.
Il y a donc, au regard du dénouement de cette affaire, tout lieu de s’interroger sur la véracité des faits reprochés au contingent militaire gabonais.
Étrangement, ce scénario, en considérant qu’il y en a bien un, mis en œuvre par les réflexions conjointes de la MINUSCA et le secrétariat des Nations Unies, est loin d’être singulier.
L’on se souvient encore que c’est de cette manière et pour les mêmes motifs, que le premier cité, avec l’appui du Secrétariat des Nations Unies, s’était débarrassé des contingents militaires des deux Congos.