Par Michaël Edou
Le 22 octobre 2024, au siège national de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) à Libreville, les professionnels de la communication, en particulier les médias, ont été sensibilisés à la pandémie de Mpox, communément appelée variole du singe. Cet atelier visait à mieux comprendre cette nouvelle menace sanitaire, à connaître ses modes de transmission, et à doter les médias des outils nécessaires pour assurer une gestion efficace de la communication en situation de crise.
La rencontre, qui s’est tenue dans la salle de conférence de l’OMS, a réuni des journalistes et des experts en santé publique. Trois intervenants clés étaient présents : le Dr Nkoghé, représentant de l’OMS Gabon, le Dr Mondjo, épidémiologiste et spécialiste en gestion de crise sanitaire en Afrique, ainsi que Marie Louise Doumba, représentante du service de communication sanitaire du Gabon. Leur objectif commun était d’armer les professionnels de l’information face à cette menace, en leur offrant une formation sur les bonnes pratiques à adopter pour protéger et informer efficacement les populations.
Clarifications sur le Mpox et la variole du singe
L’une des premières missions des intervenants a été de dissocier le Mpox de la variole du singe, une confusion encore fréquente. Le Dr Nkoghé a entamé les présentations en détaillant les modes de transmission du Mpox, soulignant les risques liés à la consommation de viande mal cuite, aux rapports sexuels non protégés avec des personnes infectées et au contact avec certains animaux. Il a également insisté sur les mesures de prévention simples mais cruciales, telles que le lavage régulier des mains, l’abstinence de rapports sexuels non protégés, et la prudence concernant la consommation de viande.
Le Dr Nkoghé a par ailleurs rappelé que le virus, en constante mutation, pouvait être transmis de l’animal à l’homme, faisant de l’élevage et de la proximité avec certaines espèces animales un facteur de risque important.
La communication en situation de crise : un enjeu majeur
La deuxième partie de la formation, menée par le Dr Mondjo et Marie Louise Doumba, a porté sur la gestion de la communication en période de crise. L’accent a été mis sur la communication de risque (RISK) et l’engagement communautaire. Le RISK a été défini comme l’ensemble des comportements pouvant découler de la diffusion d’informations inexactes ou biaisées. Les experts ont ainsi mis en garde contre les conséquences désastreuses des fake news dans un contexte de pandémie.
Pour éviter de tels dérives, les médias ont été encouragés à s’appuyer sur des sources fiables, notamment les sites publics et les organismes officiels. Ils ont également été rappelés à leur responsabilité première : informer correctement et atténuer la propagation de la désinformation. En tant qu’acteurs majeurs de la communication de masse, leur rôle est crucial dans la gestion de la crise sanitaire.
Bilan de la situation au Gabon et ailleurs
Le Gabon, qui a enregistré deux cas de Mpox, a su gérer efficacement la situation grâce à un suivi médical rigoureux. Les deux patients atteints ont été déclarés guéris, et les autorités sanitaires ont insisté sur l’importance de la vaccination, considérée comme la solution la plus sûre pour prévenir la propagation du virus. À l’échelle régionale, le Congo-Brazzaville a enregistré près de 800 décès, tandis que le Nigeria est également fortement touché par l’épidémie.
Les formateurs ont conclu en rappelant que l’information est un bien public et que la santé de la cité dépend de la qualité des informations diffusées par les médias. En étant informés à temps et correctement, les journalistes contribuent activement à la sécurité sanitaire de la population. Cette formation aura permis de renforcer leur capacité à faire face à la pandémie et à jouer pleinement leur rôle de vigie en matière de santé publique.