Par Stive Roméo Makanga
La saga judiciaire née de l’opération anti-corruption Scorpion ne connaîtra sans doute pas son épilogue de sitôt. Lourdement condamné il y a peu devant la Cour criminelle spéciale, ce malgré les révélations compromettantes impliquant Sylvia Bongo Ondimba, l’épouse du chef de l’État, Jessye Ella Ekogha, l’actuel porte-parole de la présidence de la République et bien d’autres membres du gouvernement toujours en fonction, Ike Ngouoni semble coûte que coûte décidé de laver son honneur sali par un groupuscule de médias alimentés par le Palais Rénovation.
La veille, l’ancien porte-parole de la présidence de la République a livré tous les secrets. Des pièces comptables, avec signatures des bénéficiaires et les intitulés des prestations, somme toute fantaisistes.
LA FONDATION SYLVIA BONGO ONDIMBA DE NOUVEAU CITÉE
Patrichi Tanasa Mbadinga disait donc vrai, puisque ses propos convergent avec ceux de son compère, Ike Ngouoni, preuves à l’appui.
L’ancien ADG de la Gabon Oil Company avait indiqué avoir fait un double décaissement de 650 millions, au profit de la première dame, sur instructions du Palais présidentiel.
Des révélations qu’avaient immédiatement balayées la FSBO, dans un communiqué.
Cependant, sur les documents expressément publiés par le camp Ngouoni, deux décaissements au profit de la Fondation Sylvia Bongo Ondimba et encaissés par Jessye Ella Ekogha (comme avec Christian Patrichi Tanasa), y apparaissent.
Un premier de 8 millions, et un second, de 57 millions, en plus de plusieurs autres décaissements.
Des informations qui confortent les aveux du mis en cause lors de son audition, et qui appuient la thèse que Ike Ngouoni comme tous les autres, très proches de Brice Laccruche Alihanga, n’étaient qu’aux ordres de leurs employés.
Mais plus grave encore, ils mettent en évidence la preuve des compromissions présumées de Sylvia Bongo Ondimba, la première dame du Gabon et de Jessye Ella Ekogha, le conseiller spécial d’Ali Bongo Ondimba.
Dans un pays où les institutions fonctionnent normalement, avec une indépendance totale de la justice, Sylvia Bongo Ondimba et Jessye Ella Ekogha devraient être interpellés pour association de malfaiteurs, complicité de détournements et bien d’autres chefs d’accusations.
Le contraire supposerait plutôt que Ike Ngouoni, Brice Laccruche Alihanga, Renaud Allogho Akue, Christian Patrichi Tanasa Mbadinga et compagnie, font bel et bien l’objet d’un règlement de comptes par le plus haut sommet de l’État, ainsi que le chantent les populations.