Par Stive Roméo Makanga
Dire que Steeve Nzegho Dieko est le pire secrétaire général que le Parti Démocratique Gabonais (PDG) ait eu depuis sa création en 1968 apparaît comme un doux euphémisme. Pourtant, ce ne sont pas des hommes de poigne qui ont manqué pour succéder à Éric Dodo Bounguendza.
Dans la brochette de salade offerte à Ali Bongo Ondimba (si tant est qu’il est bien celui qui l’a imposé aux camarades), il y avait pourtant de fortes figures qui auraient pu restaurer la grandeur du parti, que l’on sait lourdement écornée durant cette dernière décennie.
Mais au nom de l’égalité des chances ou d’on ne sait quel mantra politique, Steeve Nzegho Diecko a été porté à la tête du secrétariat général.
Certes, en sa qualité de directeur du centre d’études politiques, comme Éric Dodo Bounguendza et Faustin Boukoubi avant lui, il s’est présenté comme le choix évident, mais sa nomination et son investiture auraient dû intervenir dans le cadre d’un Congrès. C’est tout le reproche que lui font ses “camarades” du parti.
Des propos soutenus et justifiés par les bourdes à répétition du secrétaire général, qui ne perd pas une seule occasion pour enfoncer le clou.
LES DÉCHETS DU DÉPLACEMENT DE TCHIBANGA
En février dernier, notre Rédaction mettait en lumière son déplacement pour Tchibanga, dans la Nyanga, où le natif de l’Ogooué-Ivindo devait y opérer une excursion aux fins de remercier les populations pour le vote de Jean Charles Yembit aux dernières partielles.
Si les ressortissants de cette partie du pays s’étaient cotisés pour offrir au secrétaire général un accueil à la fois chaleureux et inoubliable, prenant le soin d’apprêter moutons, cabris, poulets et autres produits locaux, on ne peut pas dire que pour Steeve Nzegho Dieko, cet enthousiasme ait été communément partagé.
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Bien au contraire, le secrétaire général du Parti Démocratique Gabonais (PDG) s’est présenté les mains vides devant les Nynois, prêchant des valeurs abstraites à ceux qui pourtant, n’attendaient rien d’autre qu’un brin d’attention et de considération.
De sources concordantes, les dix machines à écraser remises par Steeve Nzegho Dieko au nom d’Ali Bongo Ondimba dans les principaux quartiers des deux arrondissements de Tchibanga, d’une part; et les consommables informatiques et fauteuils roulants offerts à l’hôpital Benjamin Ngoubou, d’autre part, ne seraient en réalité que le fruit d’une participation de certains cadres de la localité. Ces derniers, croit-on savoir, n’auraient pas supporté que leur chef se présenta les mains vides.
À César donc ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu.
Cependant, à Tchibanga, le SG aurait plutôt confirmé son goût pour le champagne, très régulièrement consommé à l’hôtel-restaurant Modiboty, dans le 1er arrondissement de la commune précitée, au quartier Ibanga. Une situation qui a fortement courroucé certains hauts dignitaires de la Nyanga, déçus.
LE MALAISE GÉNÉRALISÉ
Même si nommé en inadéquation avec les textes fondateurs du parti, Steeve Nzegho Diecko aurait pu faire la différence, en se montrant à la hauteur des enjeux. Que nenni ! C’est principalement ce que fustige une grande majorité des PDGistes, convaincus que le SG n’aurait pas la carrure, et que leur parti ne cultiverait pas une atmosphère aussi démocratique que cela pour oser dénoncer tous les travers.
De plus, trois grands évènements ont de nouveau suscité l’indignation de tous. D’abord, il y a la première cérémonie actant le retour d’Éloi Nzondo sur la scène politique et dans le 3e arrondissement de Libreville. Steeve Nzegho Diecko, pourtant à la capitale, avait préféré se faire représenter par Luc Oyoubi, le premier Secrétaire général adjoint du PDG.
Ensuite, il y a la cérémonie du PDG-Louetsi Bibaka, de Malinga. Alors que ces derniers tenaient à remercier Ali Bongo Ondimba pour la promotion du Secrétaire général 4 et celle du Commissaire aux comptes, deux de leurs fils, au Secrétariat exécutif du parti, Steeve Nzegho Diecko, encore une fois présent à Libreville, avait préféré se faire représenter par Luc Oyoubi.
Pourtant, lorsqu’il s’est agi le lundi 6 mars dernier, de l’organisation d’une cérémonie des originaires de l’Ogooué-Ivindo, lesquels souhaitaient eux-aussi remercier Ali Bongo Ondimba pour la nomination d’Alain Claude Bilie By Nze à la primature, Steeve Nzegho Diecko ne s’est plus dérobé en se faisant représenter.
Repli communautaire, preuves de conflits internes ou simples coïncidences ? Pour les PDGistes, il ne fait aucun doute que Steeve Nzegho Diecko manque cruellement au devoir de sa charge.
