Par Joseph Mundruma
La pénurie de sucre sur le marché crée des tensions, et ce depuis plusieurs mois déjà. À l’origine de cette situation, l’impraticabilité de la voie ferroviaire, devenue d’une extrême fragilité depuis la série de déraillements successifs intervenus il y a encore quelques mois.
De fait, toute la problématique d’approvisionnement du sucre dans l’ensemble des provinces du Gabon tient sur le rétablissement de la voie ferrée. Il est évident que la cessation de la circulation des trains partant de Libreville-Franceville et inversement, a apporté un lot de préoccupations, spécifiquement sur l’acheminement vers Libreville et partout ailleurs de l’ensemble des produits fabriqués dans le Haut-Ogooué. Le cas pour le sucre, fabriqué par la SUCAF, ou de l’eau ANDZA, produit de Soboleco.
Si l’eau foisonne partout ailleurs, dans les grandes surfaces, ce n’est pas le cas pour le sucre, qui s’est complètement volatilisé, au grand dam des populations.
Le plus curieux dans cette situation qui tend désormais à perdurer, c’est qu’il semble que des mesures palliatives n’aient pas été envisagées par les plus hautes autorités de la République. Devra-t-on encore revivre le cauchemar vécu avec le phénomène de la disparition de l’huile d’Olam? Ou doit-on attendre une intervention personnelle d’Ali Bongo Ondimba ?
Pourtant, pour apporter une bouffée d’oxygène à court et moyen terme aux populations, inutile de recourir à l’impossible. Certaines solutions peuvent pourtant être envisagées par l’administration.
Pourquoi, dans l’immédiat, ne pas recourir à une importation provisoire du sucre? À défaut, s’organiser pour en produire à Libreville, la capitale, qui compte un peu plus de 900.000 habitants.
En fin de compte, ce qui importe pour la majeure partie des observateurs de cette situation, c’est la conjuration de la pénurie et de l’inflation actuelle, sachant que l’élection présidentielle est à quelques mois seulement.
L’urgence aujourd’hui serait une concertation opportune des ministres du Commerce, de l’industrie, et celui de l’économie et de la relance, aux fins de trouver des voies de solutions.
Peut-on y espérer ? Attendons de voir.