Par Stive Roméo Makanga
Football et politique. Ce mélange de genres a constitué depuis des décennies déjà, un frein considérable au développement du « sport roi » chez nous. Bien qu’on ne le dise pas tout haut, mais dans les faits, sans exagération aucune, le président de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT), le ministre des sports et le sélectionneur national sont aux ordres du Palais Rénovation. C’est ce qui a toujours été. D’aucuns avaient vu clair dès l’entame de la compétition (Can Total Energie). Il y avait comme un bruit sourd de discorde. Une sorte de fronde, molle, presqu’imperceptible, au sein de la sélection nationale. Et puis, la déflagration qui s’en est suivie, peu après l’arrivée des panthères en terre camerounaise, a fini de nous situer sur la substance de la dissension.
Le onze nationale, mené par Pierre Emerick Aubameyang qui, soutenu par Mario Lemina, un autre poids lourd de l’équipe, a laissé exploser le principal objet de sa frustration. Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un bras de fer engagé entre Aubameyang (le meneur) et les nouveaux régents du Palais Rénovation, ceux-là qui croient (à tort d’ailleurs) avec une arrogance clairement affichée, que l’oxygène leur appartient et qu’ils ont droit de vie ou de mort sur n’importe lequel des gabonais (quel fourvoiement !).
PEA, que l’on dit capricieux, n’aurait souhaité, selon toute confidence, que défendre, en sa qualité de capitaine de l’équipe des panthères, les droits de ses coéquipiers qui peinent encore à se hisser au sommet, lui étant depuis belle lurette déjà, milliardaire en francs CFA.
Visiblement mis à contribution, sa correspondance publiée ci-dessous faisant foi, Pierre Alain Mounguengui, dont le rôle aura été décisif pour se défaire de PEA et Lemina, les frondeurs, aura laissé le champ libre à la flagellation.
L’homme dont le bilan à la tête de la FEGAFOOT dégringole comme jamais, par son incapacité à réguler la pratique du football amateur ou de haut niveau, de fédérer les clubs et d’organiser le sport roi chez nous, a visiblement servi les intérêts des contempteurs de nos deux champions virés comme des malpropres.
Pierre Alain Mounguengui, dont le seul talent est d’avoir été un arbitre international de haut niveau, s’est visiblement compromis en faisant le choix de nourrir et de soutenir l’irrationnel, l’obscur.
De plus, il faut avouer que nos collégiens du Bord de mer ont été magistraux, si l’on considère tout le lobbying mis à contribution pour servir l’objet de leur conciliabule.
A ce niveau du « game », comme disent les jeunes, toutes les hypothèses nous sont permises.
Arriver à traficoter les rapports médicaux de la CAF, lesquels ont même présenté le duo PEA-Lemina comme incapables de poursuivre la prestigieuse compétition africaine (CAN), est tout simplement phénoménal, force est de le reconnaître. Cela donne même froid dans le dos.
Après l’Aubameyang-Lémina bashing, par des sornettes qui n’ont d’ailleurs pas convaincu les esprits éclairés, toutes les pièces du puzzle (importants pour la reconstitution des faits) sont désormais en place.
Les deux principaux « moutons noirs » qui ont été à l’origine de la fronde pour exiger le paiement de leurs justes primes, et qui ont réussi l’exploit de tenir bien loin de leur vestiaire Franck Nguema, l’émissaire circonstanciel des collégiens du Palais, ont été définitivement mis hors d’état de nuire, ce avec la gracieuse bénédiction de Pierre Alain Mounguengui.
Un projet presque diabolique.