Par la Rédaction
Le trafic illégal de rebuts ferreux et non ferreux au Gabon est une activité extrêmement lucrative aussi bien pour les vendeurs, manipulateurs, récupérateurs, recycleurs, exportateurs
que pour les fonctionnaires corrompus de l’administration. Face à la situation décrite et aux analyses sur les comportements et les opinions des acteurs, il convient à juste titre d’engager le débat.
Il s’agit d’une filière importante au sein du tissu industriel national, d’autant plus qu’elle jouit de capacités de production importantes et concerne plusieurs opérateurs économiques.
Les métaux ferreux sont distingués des métaux non ferreux. Les métaux ferreux (ou la ferraille) sont constitués de fer pur ou faiblement allié comme la fonte (alliage de fer et de carbone) ou l’acier (alliage de fer et de carbone).
Les métaux non ferreux eux, englobent tous les autres alliages. Il s’agit principalement d’aluminium, cuivre, plomb, zinc, étain, nickel, chrome. Les inox, même s’ils sont principalement constitués de fer, ils sont considérés comme non ferreux car fortement alliés avec d’autres métaux tels que Nickel, Chrome, Molybdène, etc.
Leur exploitation présente tout un ensemble d’opportunités économiques que nous pourrions créer grâce à leur bonne gestion. Car certains rebuts peuvent être de précieuses ressources ! Malheureusement, la filière fait l’objet d’un vaste trafic, notamment à Libreville et Port-Gentil. Récemment encore, plusieurs tonnes de rebuts ferreux ont été saisis dans la capitale économique en plein embarquement pour une destination inconnue.
L’affaire est actuellement au tribunal et impliquerait un certain Mamadou A de l’établissement Laltoume, avec comme tentacule monsieur Fodjo R. de nationalité Camerounaise.
Alors que le bateau nigérian rempli de ferraille est saisi à Tchengue grâce à la vigilance des industriels locaux et des agents de forces de l’ordre, monsieur Fodjo serait en contact régulier avec la Direction générale des Hydrocarbures pour avoir une autorisation de lever de 10.000 tonnes de rebuts à 380.000 000 de francs CFA .
Mieux,une equipe soigneusement choisie de la DGH est actuellement à port gentil pour la levée de plusieurs tonnes dans plusieurs entreprises pétrolières.
Une.note du nouveau Ministre semble.avoir.été prise pour annuler cette opération opaque.
Curieusement, au moment même, une équipe de collecteurs s’active du côté de la Direction Générale du commerce et.a la direction générale de.l’industrie pour solliciter l’exportation des rebuts ferreux. Drôle.de.coincidence.
Face a ce phenomene ,on observe que tout est fait au niveau de l’administration pour ne pas favoriser l’industrialisation de notre pays. L’activité de recyclage et de transformation des déchets des métaux ferreux et non ferreux devrait être soumise à une réglementation “stricte” et son exercice devrait requérir l’obtention d’un agrément préalable par les services compétants.
Ainsi, il faut noter que l’arrêté n°0016 réglementant la commercialisation et l’exploitation artisanale et industrielle des rebuts ferreux et non ferreux en République gabonaise, donne une priorité à l’autre transformation locale de ces matières premières. Dans ce sens, les investissements réalisés dans le la Zone d’investissement spéciale de Nkok illustrent parfaitement le chemin à suivre et à intensifier dans toutes les provinces.
Les lois et règlements ne servent à rien quand ils ne sont pas mis en application sur le terrain. Cependant lorsque, dans un État de droit, nous cherchons à organiser ou à soutenir un contrôle efficace et systématique, les services étatiques restent pieds et poings liés s’il n’existe pas de dispositif légal adapté.
En conclusion, nous devons mettre fin à l’exploitation illégale de nos ressources dont les rebuts ferreux et non ferreux, freiner l’exportation frauduleuse et mieux encadrer juridiquement cette activité. Rappelons qu’à travers le contrôle de l’exportation des rebuts ferreux, composé de fer, d’acier et de fonte, les autorités gouvernementales visent la réduction du coût du matériau de fer pour les consommateurs et faciliter l’accès aux matériaux fabriqués à base des déchets ferreux récupérés sur l’ensemble du territoire national.